Tokyo Ghoul – tome 2 de Sui Ishida
Le mode de vie des Goules
Voici la suite du parcours, presque initiatique, de Ken Kaneki qui tente de se faire à son nouveau statut mi-humain, mi-goule. Vu l’agréable surprise du premier opus de Tokyo Ghoul, j’avais hâte de voir comment le mangaka allait développer son manga et quelles pistes il choisirait de développer, tant les possibilités sont importantes.
Nous allons rapidement voir ça avec ce deuxième volet !
Tokyo Ghoul – tome 2 de Sui Ishida est édité par Glénat et est disponible à la vente depuis le 06 novembre 2013.
Résumé de Tokyo Ghoul 2 chez Glénat
Résumé de l’éditeur :
Ken Kaneki voit sa vie lentement basculer après avoir reçu des organes de Goule lors d’une transplantation.
Ken tente d’apaiser ce conflit intérieur en travaillant à L’Antik, un café tenu par des Goules. Cependant, il est bientôt confronté aux inspecteurs de la brigade des Goules, surnommés “colombes”.
Ces ennemis mortels usent des moyens les plus retors afin de pourchasser sans répit ceux qu’ils ont pour mission d’éliminer !
Apparition des « Colombes »
Le premier tome de Tokyo Ghoul avait été une agréable surprise, notamment parce que l’accent était mis sur la dimension psychologique et les tiraillements du héros, mais avec suffisamment de potentiel sur l’action pour donner envie de lire la suite.
Dans ce nouvel opus, Ken poursuit son apprentissage sur la vie des goules, avec des aspects plus quotidiens. Ainsi, à travers son regard, le lecteur peut mieux appréhender le mode de vie des goules, comment ils cherchent à se fondre parmi les humains, quelles sont leurs modes de vie… L’auteur essaie de brosser un portrait des goules plus nuancé que ce que l’on pouvait imaginer.
Avec son travail à l’Antik, le jeune homme va appréhender une nouvelle culture, de nouveau modes de vie qu’il n’imaginait pas. On y découvre une étonnante forme de pacifisme pour une frange de goules, où l’entraide est de mise et la notion de communauté importante. On voit également bien comment Ken essaie de marier son nouveau statut avec ses questionnements d’humain.
Cette première partie du tome est intéressante et permet d’en savoir plus sur les goules et de casser un peu l’image de créatures assoiffées de chaire humaine. De fait, le mangaka opte plus pour un développement de l’univers, où l’action est un peu mise de côté. Même si le lecteur se prend à avoir plus de compassion pour les goules, l’auteur n’oublie jamais de rappeler qu’il semble exister des conflits entre goules et que toutes ne sont pas aussi pacifiques. Ce qui laisse encore la possibilité de potentiels développement intéressants plus basés sur l’action. Et c’est ce que la seconde partie du manga va nous confirmer, mais par l’intervention d’un nouveau groupe.
En effet, Sui Ishida introduit les « Colombes ». Ce groupe est une force anti-goules, composé d’humains aux étranges aptitudes, chargé d’éradiquer la menace goule. Et ces nouveaux intervenants risquent bien de chambouler tout ce petit monde et donc lancer une intrigue plus globale. Cela rajoute des pistes de développement prometteuses. Mais surtout, cela rajoute une menace pour ces goules, quelles soient pacifiques ou non.
Ce côté « aveugle » et sans pitié va bien être mise en scène par la traque d’une goule, qu’on pourrait presque qualifiée de gentille. Ce rebondissement, bien que prévisible et un peu convenu, va marquer un tournant pour Ken et pour le lecteur. Les humains ne sont pas que des proies, mais peuvent aussi être des chasseurs.
Le mangaka s’amuse à beaucoup nuancer les forces en présence. Ainsi ces « colombes », qui sont censées être du côté des justes, de notre point de vue, puisqu’il s’agit d’humains, vont nous apparaître beaucoup moins sympathiques, voir même presque plus sadiques que les goules. Tout cela va encore plus brouiller les cartes pour Ken, qui a du mal à se situer dans ce monde nouveau pour lui.
Le mangaka réussi à jouer sur le registre de l’émotion, en brossant des portraits rapides mais touchant des goules menacées.
Le problème réside dans la caractérisation des « colombes ». Elles sont un peu trop stéréotypées et manquent de finesse. Elles apparaissent juste comme des psychopathes adorant les massacres. Ce qui choque un peu, vu que dans le premier volet, le mangaka s’amusait à tirailler son héros, à jouer sur l’ambiguïté de sa situation et des goules. Là, les principaux inspecteurs présentés sont trop manichéens et manquent de nuances. Heureusement, on devine que tous ne sont pas comme ça.
Pour le moment, ce pan de l’histoire n’en est qu’à ses prémices, mais bien traitée, cela pourrait se révéler très divertissant. Surtout que dans le même temps, Sui Ishida va pas mal développer le personnage de Lize, son combat et ses conviction. Elle aussi semble avoir un potentiel à développer. Son personnage tiraillé entre ses actions violentes mais sa volonté de protection est intriguant. On se demande quelles seront ses interactions avec le héros.
Graphiquement, le dessin garde son charme et est plus constant que dans le premier opus. Son trait est plus fluide, avec des encrages plus maîtrisés. La mise en scène reste classique, mais c’est plus que correct. J’attends de voir des scènes d’actions plus intenses pour juger Sui Ishida.
Pour conclure, ce Tokyo Ghoul – tome 2 de Sui Ishida est légèrement un cran en-dessous du premier. Les questionnements, la recherche identitaire du héros sont moins présents et moins bien travaillés. Cet opus se focalise surtout sur le développement du background général du titre. Le mangaka essaie de présenter un monde plus nuancé que ce que l’on pouvait imaginer, avec des goules pacifiques, qui veulent juste vivre, et des humains plus aggressifs. Si dans un premier temps, le rythme est assez lent, sans beaucoup d’action, le tout s’accélère dans une deuxième partie qui laisse présager de bonnes choses pour le tome 3. Espérons que cela se confirme.
En tout cas ce Tokyo Ghoul conserve son potentiel et donne envie de voir comment le mangaka va utiliser tous ces développements par la suite.
Et vous qu’avez-vous pensé de ce tome ? Pensez-vous que Tokyo Ghoul a suffisamment de potentiel ?