Casshern Sins est un animé des studios Madhouse produit en 2008 en 24 épisodes diffusé récemment sur Nolife et faisant suite à une série diffusé en 1973Shinzō Ningen Casshern , 4 oavs en 1994 et plus récemment en 2004 un film live intitulé tout simplement Casshern.
La franchise Casshern ne conserve que peu de choses entre ses opus. La série de 2008 n’a donc pratiquement aucun rapport avec les précédents opus et ce serait même tenter un suicide mental que d’essayer de faire un quelconque rapprochement entre eux.
Shinzo Ningen Casshern suivait l’histoire d’un fils transformé en android par son père scientifique pour battre Braiking Boss, un robot corrompu qui cherchait à mettre l’humanité à ses pieds. Pour Casshern Sins les choses sont un tout petit peu différent :
Dans un monde ou les robots ont pris le dessus sur l’humanité, la rouille s’installe et force ces premiers à craindre pour leur fin, eux qui étaient promis à l’immortalité. La cause de ce mal ? Le meurtre de Luna par un dénommé Casshern.
On suit les aventures de ce dernier que l’on retrouve amnésique et pourchassé par de nombreux robots car il est dit que le tuer permettrait d’être sauvé de la rouille.

Casshern (ou Kyashan dans la version italienne) issue de la première série. Bien loin de celle de 2008.
Dépressif sauvage n’espérant pas grand chose, Casshern est quelque chose qui marche sans but et parvient constamment à se fourrer dans les pires ennuis possibles. Oui une chose, car jusqu’au bout on ne sait pas vraiment ce qu’est notre personnage principal. Bien qu’il en ait l’allure ce n’est pas un être humain, bien qu’il porte un costume moulant ce n’est pas un superhéros, bien qu’il sache parler il ne dit rien d’intéressant et au final on peut finir par se demander ce qu’il a bien pu faire pour remporter le premier rôle ?
La série est organisé de sorte que chaque épisode représente un arc avec un problème ou un nouveau personnage. L’occasion pour notre héros de réfléchir sur la position à prendre alors que tout le monde cherche à le tuer. Hélas Casshern est agaçant, il n’est pas assez tourmenté pour comprendre comment se remettre en question mais suffisamment pour se laisser tourner en bourrique sur 24 épisodes par tous les robots qu’il croise sur sa route, il ne prend aucune décision et continue de se faire sauver par cette force terrible caché en lui qui cherche à tuer toute personne qui s’en prend à lui.
Mais cessons de râler car malgré les défauts l’histoire en vaut la peine, oui, elle… pourrait se résumer en quelques lignes. Le premier épisode suffit à comprendre le plot de toute la première partie. Elle pose les bases mais aussi des questions comme Qui est Casshern ? Pourquoi la mort de Luna entraine la fin de l’immortalité des robots ? Quel est ce monde ? Pourtant rares seront les questions qui obtiendront une réponse satisfaisante.Il faut attendre le 14e épisode pour voir la série changer de cap mais pas forcément pour notre plus grand bonheur.
On est donc forcé à suivre une histoire bourrée d’incohérences ou tous les robots qui bénéficient d’un rôle un peu plus important sont dessinés pour ressembler à des humains tandis que les autres ressemblent à des boites de conserve. On aperçoit des robots enfants amenés à grandir alors que les robots sont censés être immortels. Malgré tout la série pose des réflexions intéressantes, pas inédites mais qui nous occupent. Le rapport à la mort est particulièrement important et la série confronte ceux qui s’y laissent tomber et ceux qui décident d’imiter les humains, ceux qui cherchent à en profiter autant que possible pour tuer ou… pour vivre. C’est du moins ce que semble devoir apprendre Casshern à travers ses rencontres : faire la distinction entre exister indéfiniment et vivre une vie. Belle leçon quand on sait qu’il massacre les 3/4 du casting.

Lyuze. Tête brulée cherchant à se venger du meurtrier de sa sœur. N’est pas assez forte pour sauver sa propre vie. Craque petit à petit pour le héros.
En parlant de casting ne loupons pas l’occasion de parler un tantinet des femmes. A croire que les scénaristes éprouvent une haine pour le genre féminin car aucune d’entre elles n’est supportable. En passant par la fille joyeuse qui crie Casshern en permanence, la vengeresse qui s’attache au meurtrier de sa sœur, Luna l’assassinée du début qui s’avère être une emmerdeuse de première ou l’une des antagonistes qui rêve de pouvoir se reproduire comme une humaine. Les autres personnages masculins ne sont pas mieux mais Casshern concentre suffisamment de haine comme ça. Au final ceux qui retiendront votre intérêt seront les personnages éphémères qui finissent par mourir ou disparaitre plus ou moins par la faute de notre héros préféré.
Malgré ses défauts, Casshern Sins dépasse aisément les précédents opus. L’histoire y est plus réfléchi et tient en plus de lignes. Si ce n’est pas non plus incroyable, c’est avant tout par son aspect visuel que la série accroche.
Il faut dire que le chara-design de Yoshihiko Umakoshi (Mushishi, Magical Doremi,..) et les décors sont à couper le souffle. Le tout contribue à donner une atmosphère unique à la série, un semblant d’apocalypse dans un environnement sans repères ou l’on se sent aussi perdu que les héros.
Le chara-design rappelle celui de Saint Seiya (alors qu’ils n’ont quasiment que le doubleur du héros en commun). Les traits gras sont assez beaux et soulignent avec intensité les émotions des personnages.
La série peut se contempler aussi bien pour son environnement que pour ses personnages prenant des poses assez stylisés. Dur de faire des reproches sur le plan esthétique, le choix des couleurs est tout aussi appréciable, renforçant davantage l’impression que le monde est en perdition tout en mettant en valeur les protagonistes.
La série a également eu la chance d’être soutenu par de très bons animateurs comme Norio Matsumoto (Naruto, Kaguya-hime, Kenshin,..). Une animation impeccable mais qui manque d’occasions pour briller entre les nombreux plans fixes, les scènes de repos, de voyage et les discussions qui tournent en rond.
La musique de Kaoru Wada, bien que discrète, possède quelques musiques sympathiques et colle relativement bien à la série au point de bloquer quelques airs en tête.
Malgré les critiques que j’ai pu lui faire Casshern reste un assez bon divertissement. Il relève le niveau de la franchise et est en lui-même l’occasion de réfléchir un peu sur ce que peut-être vivre du point de vue d’un immortel mais sans forcément se prendre la tête. La série se révèle plus intéressante à contempler pour ses plans. Si vous lui enlevez ses défauts, il reste du comestible et suffisamment pour vous conseiller de le voir. 7 ans plus tard, la série n’a pas vieilli, Casshern Sins reste une œuvre unique se démarquant des séries de 2008.
Voilà c’est fini. Rassurez-vous (ou pas) ce n’est pas la dernière fois que vous entendez parler de Casshern sur Vaikarona, je vous parlerai prochainement de cette horreur qu’est l’adaptation live de 2004.