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Fant'asie - Nude de Mihiro et Makoto Ojiro

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Nude de Mihiro et Makoto Ojiro

Nude de Mihiro et Makoto Ojiro

La vie de la pornstar Mihiro

On dirait que depuis quelques temps Glénat essaie de se lancer dans l’érotisme avec sa collection Erotic. Pour le moment l’essai n’est pas forcément concluant avec le précédent titre : Minimum. Ce Nude, va-t-il relever le niveau et installer l’éditeur sur ce créneau ?

Sur le papier Nude (AV Joyuu Mihiro Tanjou Monogatari en VO) a des qualités : la couverture « réelle » et son histoire se basant sur la vie plus ou moins romancée d’une AV Idol : Mihirio.

Mais qu’en est-il au final ?

Nude de Mihiro et Makoto Ojiro est édité par Glénat et disponible à la vente depuis le 28 janvier 2015.

Résumé de Nude chez Glénat

Résumé de l’éditeur :

Mihiro est une actrice très connue et célèbre au Japon qui, par le truchement de son roman, fait découvrir au lecteur l’envers du décor du monde des films X. Elle témoigne surtout de sa propre expérience et du choix assumé qu’elle a fait de sa carrière. C’est à Ojiro Makoto, une mangaka s’étant spécialisée dans les œuvres érotiques, que Mihiro a confié le soin d’illustrer sa vie en manga. Et son trait étonne par son aspect semi réaliste quasi photographique. L’ensemble donne un témoignage sans censure soutenu par un dessin tout à fait séduisant et dépourvu de caricature.

Sur les pas de l’AV Idol Mihirio

Avant toute chose, je me devais de rappeler que ce Nude est un mangaérotique et que par conséquent il est réservé aux plus de 16 ans.
Il rejoint donc la collection Erotic de Glénat.

Ce Nude raconte comment Mihiro est devenu une AV Idols, une actrice porno japonaise. Ce manga se veut quand même assez autobiographique, puisque l’actrice elle-même y a pris part et est tirée de son roman. Néanmoins il est difficile de savoir dans quelle mesure les faits sont réels ou non. Surtout que, pour être très honnête, je ne connais pas du tout cette actrice, ni même le porno japonais.

Ce manga, qui regroupe les deux tomes parus au Japon, commence avec une Hiromi Yamase (son vrai nom avant qu’elle devienne Mihiro) qui est venu vivre à Tokyo afin de devenir un star et d’intégrer le showbiz. Mais cela ne se passe comme prévu pour elle. Elle vit avec son petit copain Ryota et a un travail assez banal. On est donc loin du strass et des paillettes.
Mais tout va changer pour elle quand elle va se faire repérer par Hidefumi, un agent qui lui propose d’être modèle, pour des photos de nu.
La jeune femme, bien que s’interrogeant des conséquences, accepte bien vite, espérant trouver la gloire.
Cette première incursion dans le monde du charme va petit à petit la mener aux plateaux de tournage de vidéos pour adultes.

Nous avons donc là les étapes presque classiques pour basculer dans le porno. Rien de bien original, mais ça reste logique. Le problème c’est que ce cheminement n’est pas bien exploité. Nous n’avons que très peu de questionnements, et d’hésitations. Hiromi ne se pose pas tant de questions sur ce que ça implique, au niveau de son histoire d’amour, de son estime de soi, de sa réputation et de l’impact sur les gens qu’elle connait. La charmante demoiselle, avec son faux air candide accepte tout un peu facilement.
La caractérisation du personnage est mauvaise. On ne comprend jamais pourquoi elle accepte d’aller encore plus loin à chaque fois. Ça manque cruellement de finesse et de maîtrise. De fait, on ne s’attache pas à ce personnage et on n’éprouve aucune empathie pour elle. Elle oscille entre naïveté, stupidité, superficialité et nymphomanie. Bref, elle est creuse !
Elle accepte d’aller de plus en plus loin, allant même presque jusqu’à se faire violer, sans qu’elle bronche ou qu’elle ait quelques doutes. De ce point de vue là c’est assez dérangeant.

Tout va très vite. Si le personnage n’est pas très intéressant et mal traité, on pouvait espérer en savoir plus sur le monde du porno japonais, sur les à-côtés, et ses dessous. Mais même de ce point de vue là c’est décevant. Ce monde est à peine esquissé, à part de nous présenter un agent prêt à tout pour trouver son AV Idol.

Le récit n’est pas non plus aidé par des personnages secondaires caricaturaux. La relation d’Hiromi avec Ryota aurait pu être intéressante, mais là encore mal exploitée. Le plus affligeant reste la dénommée Kanako, qui est présentée comme une véritable garce, avide de sexe et prête à tout pour nuire à Mihiro. Sauf qu’à être si primaire, elle en est risible. Il y a également l’autre star du X : Komaki, introduit aux forceps et qui ne sert à rien, à part permettre quelques scènes au contenu explicite. Et enfin, il y a le manager Hidefumi au comportement paradoxal. Tantôt il la pousse presque contre son gré à accepter des choses et parfois est protecteur. Mais sa caractérisation est assez maladroite et peine à intéresser.

Certains rebondissements auraient pu être intéressants comme l’agression de son ami à cause de la renommée de Mihiro ou encore les tags dans sa ville de naissance. Mais ces derniers sont trop vite expédiés sans s’apesantir sur les conséquences et les implications. Mihiro/ Hiromi semble même presque indifférente ou au contraire à un comportement surréaliste (comme la scène du bar où les hommes se succèdent aux toilettes pour une fellation).

Les dernières pages finiront par nous achever avec des événement complètement improbables, sortis de nul part et même assez dérangeants.

D’un point de vue érotisme, il y a des scènes crues, bien évidemment sans pouvoir voir les parties intimes, mais pas tant que ça. Surtout qu’elles ne sont pas excitantes pour un sou. Il n’y a aucune tension sexuelle, aucun charme. Fades ! Même de ce point de vue là, ce n’est pas une franche réussite.

Graphiquement, le trait de Makoto Ojiro est assez correct. Les personnages sont bien réalisés, bien mis en scène. Mais ils font un peu statique. Du coup, il peine à créer un dynamisme, tout comme il a des difficultés à donner vie à cette Mihiro qui ressemble à une statut de cire. De fait le graphisme ne parvient pas à transcender le récit, même si ce n’est pas vilain.

Pour conclure, ce Nude de Mihiro et Makoto Ojiro est une grosse déception. J’espérais y voir un peu les dessous du monde du porno japonais ou à défaut un personnage intéressant qui nous raconte comment elle est tombée dedans, ses épreuves… Mais on n’a pas grand chose de tout ça.

A la place, Mihiro et Makoto Ojiro nous proposent un récit plat, une narration loin d’être maîtrise et un rythme mou. L’histoire en elle-même n’est pas très intéressante et n’apporte pas grand chose. Mais le pire reste dans l’héroïne creuse au possible, pour qui on ne ressent aucune empathie. Ses tiraillements, ses hésitations, ses motivations sont à peine esquissés. De fait, on ne comprend jamais ses réactions et comment elle tombe si facilement dans le hard. Les personnages secondaires ne sont pas mieux caractérisés et sont souvent caricaturaux.

Le dessin n’est pas vilain mais assez fade, sans vie et sans personnalité. Il fait statique et n’insuffle ni érotisme, ni vie tout simplement. L’aspect érotique est quant à lui assez soft et pas du tout « beau ». Même sur cet aspect, on trouvera difficilement son bonheur.

Bref, Nude est à oublier et n’a quasiment aucun intérêt. Je suis dur mais ce n’est pas parce qu’il y a un léger courant érotique qu’il faut publier tout. Passez votre chemin et lisez plutôt du Nozokiana, autrement plus travaillé et intéressant.

 

Et vous qu’avez-vous pensé de ce titre ? Me trouvez-vous dur ?


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