« Oh, le premier visual novel de Nitroplus a été adapté en anime, c’est vrai! », me disais-je lorsque je recherchais des openings pour le blind test. Intriguée par cet opening ma foi assez cool, j’ai signé pour 26 épisodes, et finalement, peut-être que j’aurais mieux fait de réfléchir un peu plus.
Pour bien comprendre mon avis sur cet anime, j’ai divisé l’article en trois parties correspondant aux arcs de l’histoire: Ouais., Euh… et QUOI?!
Ouais.
Commençons par le début de tout, et donc de la plupart de mes remarques positives sur cet anime. L’opening mystérieux et emmené par la très jolie voix de KOKIA, et donne vraiment envie de regarder la suite. C’était à vrai dire ma première raison de regarder cet anime, autre que l’étiquette « adaptation Nitro+ ».
Avant d’aborder tout ce qui est scénario (en gros le problème), concentrons-nous sur les aspects techniques. Pour les dessins et l’animation, je vous dirai une chose: « Bee Train ». Pour ceux qui ne sont pas familiers du studio d’animation, vous pourrez remarquer quelques (grandes) similitudes graphiques avec Noir, au niveau du style. L’animation est potable, mais pas merveilleuse. A titre d’exemple, en 2009 sortaient Bakemonogatari et Eden of the East. Je ne dis pas que Bee Train a forcément le budget de Shaft mais c’est simplement pour une comparaison de ce qu’il y avait sur le marché à la même période. Phantom n’est pas moche, mais ne sera sûrement pas retenu pour son animation.
Il est à noter tout de même que pour cette adaptation de 2009, contrairement aux OVA de 2004, la presque totalité du casting principal bénéficie d’un lifting au niveau du design, qui les rend plus cool (je pense ça pour Ein, même si elle semble avoir un lien de parenté avec Kirika de Noir).
Et, pour certains, cela les rend simplement regardables sans se crever les yeux.
Malheureusement, contrairement aux OVA de 2004, cet anime n’a pas un ending chanté par Kanako Ito. A la place on a ALI PROJECT *sigh*.
Les musiques n’ont pas particulièrement retenu mon attention mais certains thèmes (le thème de « révélation », le thème de Cal dans le 3eme arc) ont tendance à revenir un peu trop souvent au cours de la série.
Bien! Maintenant que la partie technique est enterrée, abordons le scénario.
Signalons le passage d’une paire de seins bien détailléeà peine une minute après l’opening de l’épisode 1, sans doute placée là pour attirer le badaud en quête de fanservice. Profitez-en, vous n’en verrez plus jamais.
Bref, nous commençons au même point que le héros dans l’épisode 1: il se réveille dans un endroit qu’il ne connaît pas, sans savoir qui il est ni comment il est arrivé là. Dans son exploration du complexe dans lequel il semble être, il se fait pourchasser par une mystérieuse jeune fille. La vérité lui est enfin divulguée quelques instants plus tard: il est à présent Zwei, et sa mission sera d’assassiner des gens pour le compte d’une organisation mafieuse nommée Inferno. Ein, la fille, lui explique qu’il est inutile d’essayer de fuir ou de se souvenir du reste, car il en viendra finalement à ne plus rien ressentir.
Les premiers épisodes, et le premier arc en général, sont consacrés à la formation de Zwei et le développement de la relation avec Ein. Si, d’entrée, vous n’appréciez pas trop cette dernière, c’est mal parti. Pour mon cas, j’ai beaucoup aimé les rapports entre les deux personnages, mais je regrette que cette interaction soit trop rapidement réléguée au second plan pour traiter des problèmes d’Inferno.
Dans Inferno, les chaises tournent tout le temps. Il n’est pas rare qu’un personnage allié devienne ennemi et vice-versa. Il faut donc bien tout suivre des discussions pour comprendre ce qu’il va se passer ensuite.
On peut d’ailleurs sentir les tournants du visual novel lors des choix que le héros doit faire, ca manque un peu de souplesse sur cet aspect mais rien de dramatique.
Tout va donc bien, le héros retrouve plutôt rapidement la mémoire.
J’ai commencé à avoir quelques doutes quand les deux larrons étaient en fuite et allaient se cacher dans le complexe que tous les personnages connaissaient et pourtant personne ne les y attendait ou ne les a retrouvés.
Quoiqu’il en soit, je pensais me trouver un anime d’action-flingues pas mal jusqu’à ce moment fatidique: la fin du premier arc à l’épisode 10.
Pour des raisons que je ne détaillerai pas, Ein et Zwei (le gars s’est bien foulé pour les noms) se prennent respectivement une et TROIS balles dans le COEUR et tombent à l’eau. On voit clairement que les deux sombrent dans la mer. Et qui retrouve-t-on, vivant, quelques minutes plus tard, échoué sur une plage? Sans surprise, Ein aussi restera vivante (même si c’est censé être une surprise majeure vu la réaction du héros qui ne croit pas qu’elle a survécu…)
Ce cruel manque de réalisme m’a momentanément coupé toute l’envie de continuer cet anime. Ca ne m’aurait pas gênée qu’il s’arrête sur la mort des deux protagonistes à ce moment là, au moins ca aurait été plausible. Ce deus ex machina est vraiment trop gros et apparaît comme un moyen de prolonger artificiellement la durée de l’histoire. J’imagine que le visual novel souffre des mêmes maux malheureusement.
Enfin… Je me demande ce qu’ils ont trouvé à mettre dans les 16 épisodes restants, n’est-ce pas? Avec un arrière goût amer qui ne s’effacera pas jusqu’à la fin de l’anime, je commence le second arc.
Euh…
Quoi de mieux pour commencer qu’un récapitulatif de tous les épisodes précédents? Je comprends qu’il s’est passé beaucoup de choses, mais seulement 10 épisodes se sont écoulés jusqu’à maintenant. Ce genre de filler est plus compréhensible sur des séries fleuves type Bleach où les épisodes se comptent en centaines. Mais sur une série de seulement 26 épisodes, un épisode consacré à un « recap » est un épisode de perdu pour le développement de l’histoire. Après, encore une fois, c’est peut-être justifié par le fait que lors de la diffusion, 10 semaines s’étaient écoulées entre le premier et cet épisode.
Soit. Ellipse de six mois. Triste de la « perte » de Ein, Zwei s’occupe à monter dans les échelons d’Inferno en étant le lèche-bottes de Claudia, une haute responsable aux gros seins. Il devient un killer badass en quelque sorte. Et c’est dans cette situation qu’il va rencontrer l’héroïne de notre partie « Euh… »: Cal Devens.
Leur relation m’a laissée de marbre. En fait, l’arc tout entier m’a laissée de marbre, ou un sentiment louche. Le côté « mec qui noie sa tristesse dans une loli », qu’ils se disent qu’ils resteront ensemble à jamais et tout ça alors qu’elle semble n’avoir que huit/neuf ans… Par rapport à Ein, aucun rapport, c’est sur. Claudia aussi prend de l’importance, mais c’est encore pire que Cal. Ni chaud ni froid. J’aurais limite aimé plus de passages sur Lizzie, plus intéressante.
Cet arc se termine en fait comme un sursaut de film de flingues de série B: mon dieu l’appartement explose! Cal est morte! … Vous vous doutez bien qu’en fait non. Mais comme c’est encore une fois censé être une énooorme surprise, jouons les surpris. Par contre Claudia elle elle meurt pour de vrai. Bon débarras.
Et Ein réapparait et tout va bien dans le meilleur des mondes, la tentative ratée du précédent arc réussit.
Et deuxième épisode récapitulatif dans ta face.
Mais que vont-ils réussir à nous mettre cette fois?!
QUOI?!!
Pour les six derniers épisodes, l’anime se permet de changer d’opening (et d’ending), inversant les deux chanteuses/groupes: KOKIA passe en ending et nous devons supporter ALI PROJECT en opening.
J’admets que je me suis sincèrement demandée si je ne m’étais pas trompée d’anime. Les héros qui vivent une vie joyeuse d’étudiants, qui mangent leur petit déjeuner et vont à l’école… Serait-ce un OVA comique?! Malheureusement, non.
Et cette mascarade continue toute la première partie de l’épisode 20: une amourette de lycée car l’héroïne de notre partie « QUOI?!! » est évidemment amoureuse du héros. Bonté divine.
Bref, heureusement, l’anime reprend son ton plus sombre par la suite. Et là, je me pose une sérieuse question.
Pour commencer la dernière partie, la série fait un bond de deux ans. Bien, d’accord. Mais ce bond amène d’autres sérieux problèmes: la cohérence en est le principal. C’est une conjugaison de potions de jouvence et d’hormones de croissance. Regardez notre héros au cours de la série.
Dans la partie « Euh… », il avait quand même l’air plus vieux, badass, une vingtaine d’années environ! Et là, il retourne au lycée tranquillement et a même l’air plus jeune qu’il y a deux ans, un comble! Ein a l’air de traverser le temps sans changer. Voyons la même chose dans l’autre sens:
Et là, vous pouvez vraiment dire « QUOI?!! ». EN DEUX ANS, DEUX ANS, la loli s’est transformée en bad girl super sexy à gros seins plus grande que le héros?!!! Ok, puberté, mais ne me dites pas que c’est vraiment possible. Elle a pris dix ans en DEUX ANS. C’est à ce moment là (enfin, depuis bien avant), que je me suis dite que l’anime devenait vraiment n’importe quoi.
Vous vous demandez ce qu’est l’héroïne de notre partie « QUOI?!! », n’est ce pas? Rapidement dit: un personnage secondaire fade et sans importance qui a juste eu le malheur de tomber amoureuse du héros. Et cela lui donne le privilège de se faire violer par Cal.
Cal est soudainement très en colère contre le héros, parce qu’il l’a abandonnée etc etc bref, elle veut le tuer le plus rapidement possible. Je n’ai pas trop compris ça, enfin, à ce moment là, je n’en étais plus à ça près. Le plus hilarant était de voir Cal se bourrer dans un bar, en se souvenant qu’il y a « deux ans », elle était une petite fille heureuse d’avoir une nouvelle robe.
Après avoir atteint les abysses, l’anime reprend heureusement son souffle dans les tous derniers épisodes avec des morts de personnages principaux en série et l’intrigue qui se dénoue pour nous offrir un final ma foi… Surprenant, car avec un dernier rebondissement dans les toutes dernières secondes de l’ultime épisode, qui nous mène à une fin qui pose des questions.
Je suis immensément triste de Phantom. Encore une fois, je pense que l’anime n’est pas le seul coupable: les mêmes « tares » doivent se retrouver dans le visual novel (en plus, à ce qu’il parait, d’une description très (trop?) détaillée des armes utilisées). Ca aurait pu être un show magnifique, mais le scénario utilise des ficelles tellement grosses que le réalisme en souffre immensément. On a l’impression que les scénaristes ont inventé grossièrement des raisons irréalistes pour justifier la suite de l’intrigue. Pourtant, il y avait des bons points, la relation entre le héros et Ein en premier. Mais le tout est enterré sous une foultitude de choses mauvaises et/ou oubliables. Les combats peuvent se résumer par « si un personnage se prend une balle et ne meurt pas, ca sera un personnage principal ».
Réfléchissez -y à deux fois avant de le commencer, et, si j’ai continué uniquement pour cette critique, je pense que vous y gagnerez peut-être à ne pas continuer au delà de l’épisode 10, ou à ne pas en attendre beaucoup.
