Cela faisait huit ans qu’on attendait la suite des aventures de Ginko à l’écran, cinq que son auteur, Yuki Urushibara, décidait de laisser au bord de la route notre chasseur de mushis préféré. J’ai donc été agréablement surpris en apprenant l’année dernière que deux nouveaux chapitres avaient été publiés au Japon. Joie redoublée quand ils furent portés à l’écran dans un épisode spécial de 40 minutes intitulé Hihamukage.
L’histoire raconte l’épreuve que subit un village condamné à l’obscurité en raison d’une nuée de mushis qui bloquent les rayons du soleil suite à une éclipse. Les ficelles du récit sont on ne peut plus classiques, dans la lignée des précédents : des mushis causent des problèmes, Ginko rapplique et étudie le phénomène, une solution est finalement trouvée avant que le rideau ne se baisse sur un nouveau manifeste de la communion de l’homme avec la nature. Avec en toile de fond l’histoire d’une petite fille sensible aux rayons du soleil qui ne peut qu’observer jalousement sa sœur jumelle profiter du plein air. Episode inédit, réalisation sublimée : une excellente façon de reprendre contact avec l’univers de Mushishi.
Cet épisode spécial annonçait surtout une seconde saison à la diffusion fragmentée avec dix épisodes ce printemps, dix cet automne et un nouvel épisode spécial qui adaptera fin août La voie des broussailles. On peut légitimement croire que toute la série sera finalement adaptée. C’est un soulagement car j’ai le sentiment que cette première partie séparait l’ivraie du bon grain. Chaque épisode me lassait un peu plus, comme si j’étais finalement désenchanté par l’univers de Mushishi. J’aimerais bien louer à nouveau l’ambiance mystique, la douceur de la narration, la complicité invisible entre les hommes et les mushis, la morale de chaque histoire, ces pistes musicales toujours si pittoresques et cette peinture grandiose, vivante et mystérieuse de la nature. Ce serait passer sous silence l’ennui qui m’a assailli au fil des épisodes.
Si je devais citer quelques bons épisodes, ce serait en premier lieu La main qui caresse la nuit, pour l’arrogance humaine qu’il dépeint. Un chasseur est possédé par un mushi lui permettant d’attirer ses proies. Il tue plus que de raison et son gibier prend un goût infect, damnant de la sorte son action. L’abîme du miroir est aussi intéressant dans la mesure où un mushi vient aider une jeune fille à surmonter une déception amoureuse. Par la manière forte précisons-le bien. Certains se démarquent par leur ton plus glauque : je pense à L’illusion des fleurs et à La vallée où jaillissent les flots. L’interdépendance entre l’homme et les mushis est présente partout, même dans ce dernier épisode, très solitaire et contemplatif, qui voit Ginko se faire embobiner malgré lui par le maître d’une montagne.
Si ces quelques épisodes restent magnifiques en tout point, je les ai trouvés quelque peu monotones. Comme si l’adaptation accusait un manque de rythme. De mémoire, je suis persuadé que ce ne sont pas les meilleurs et que cet automne devrait nous fournir bien plus de spectacle et d’émotions.
8/10
Classé dans:Anime Tagged: Printemps 2014
