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Après des mois de calvaire pour mes pauvres yeux, je suis enfin venu à bout des 23 tomes qui composent le shôjo Hana-Kimi (Parmi eux en VF chez Tonkam, publié en 1996 au Japon). Lu au compte-goutte car trop mauvais pour l’être d’une traite (quoi que certains préfèreront s’en débarrasser au plus vite), Hana-Kimi réunit en un seul titre tout ce qui peut rendre le genre du shôjo, déjà assez décrié, perfide aux yeux de tous.
On ira tous au Japon se travestir
Les manga abordant le sujet du travestissement sont souvent transversaux concernant le sujet de l’identité sexuelle. Au Japon, c’est un style qui plaît car les titres à ce propos n’ont fait que se multiplier au fur et à mesure des années. La référence en la matière reste Family Compo de Tsukasa Hôjo, bien que des oeuvres comme Princess Princess, W Juliet ou encore La Rose de Versailles méritent amplement leur place dans ce classement.
C’est porté par cette mode du transgenre à l’époque que Hisaya Nakajo s’est lancée à son tour à l’eau, pour proposer une comédie romantique niaisarde à souhait. Le seul "attrait" de son récit sera la double identité de son héroïne, personnage principal à la stabilité mentale pour le moins inquiétante.
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En effet, la jeune americano-japonaise Mizuki Ashiya va éperdument tomber amoureuse de Izumi Sano, un prodige du saut en hauteur à la télévision. Mettons de côté le fait qu’il soit étrange qu’une jeune fille admire athlétisme à la base: sans vouloir être mysogine, il aurait été plus crédible qu’elle soit en train de baver devant Beverly Hills.
Mas loin de se contenter d’admirer son sportif préféré à la télévision, la demoiselle se décide à aller rejoindre son idole dans sa propre école… Le lycée de ce dernier n’étant réservé qu’aux garçons, notre malade mentale (ou courageuse héroïne, tout dépend de votre point de vue) va en plus de quitter l’Amérique pour le pays du soleil levant, se travestir pour s’approcher de l’objet de ses désirs.
Sûrement sous l’emprise de cocaïne, les dirigeants de l’école n’y voient que du feu et acceptent le dossier d’inscription de notre héroïne. Il faut avouer qu’une fille qui se coupe les cheveux ressemble forcément à un homme, même si son visage reste très efféminé, le doute n’est pas permis. La chance est du côté de Mizuki qui va se retrouver comme par hasard à partager la même chambre que le champion ténébreux …
Le beau gosse, le ringard et la barge
Le trait d’Hisaya Nakajo n’a pas grand chose à envier à celui de ses confrères: il faut rendre à César ce qui lui appartient et Hana Kimi demeure visuellement sympathique. Pour autant, le dessin reste très quelconque et déjà vu, presque dénué d’une touche personnelle. Peut-être est-ce là la raison pour laquelle la plupart des personnages souffrent d’un manque de cachet.
La galerie de personnages est grande mais sent le réchauffée dès les premières pages. Aucun tome de la série ne fera mentir cette affirmation: Hana Kimi est un shôjo calibré au possible, dont la fausse originalité ne peut cacher le vide abyssale de ses protagonistes ou de son scénario. Difficile de ne pas être affligé face à une héroïne aussi cruche et stéréotypée, d’autant plus que personne ne rattrape le coup, en dehors du médecin scolaire gay.
Izumi Sano est l’archétype du "beau-gosse-ténébreux-mais-que-en fait-il-est-trop-mignon-tout gentil-avec-un-pseudo-passé-dark-pas-si-dark-mais-un-peu-torturé-quand-même". Rapidement au courant du fait que son colocataire est une fille, son silence engendrera une tonne de dialogues plein de sous entendus mièvres… En haut du podium, on se souviendra en l’occurrence du si poétique: "tout ce qui compte, c’est que c’est toi", digne réplique des feux de l’amour.
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Nakatsu sera troublé entre sa persuasion d’être hétérosexuel et irrésistible attirance qu’il éprouve envers son camarade de classe… Sauf qu’au bout de quelques chapitres, on en peut plus de voir la tronche de cet empoté bouffeur de nouilles, vulgaire caricature de la populace du Kansaï. En réutilisant tous ces protagonistes vétustes là ou d’autres auteurs sortent encore leur épingle du jeu (Aï Yazawa, Yuuki Obata), la mangaka a condamné l’originalité de son ouvrage.
Par affliction, on finira par suivre non sans peine les déboires peu intéressants de cette héroïne ultra commune et de son entourage. Hana Kimi avait tous les ingrédients pour réussir, mais pour faire une bonne recette, il faut savoir cuisiner, case que la mangaka semble avoir sauté. Parmi Eux peut être une introduction correcte au shôjo, mais n’en reste pas moins oubliable. A éviter donc !
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