Final Fantasy 6 est un RPG sorti sur SNES en 1994 par Squaresoft. Il clôture la trilogie entamée sur cette console par les épisodes 4 et 5, excellents mais somme toute assez classiques (surtout pour le cinquième). Cet ultime volet qui rallie autant les fans que la presse mérite t’il son statut de « meilleur RPG au monde » ?
Le meilleur de la saga
On ne tarie pas d’éloges sur Final Fantasy 6, souvent considéré comme l’épisode le plus abouti de cette saga. Ceci est tout d’abord dû à l’introduction d’un univers Cyber-Punk, alors que la série se cantonnait purement à la Fantasy jusque-là. Les tons colorés font désormais aussi la place à des teintes plus sombres, froides et mécaniques.
D’un point de vue scénaristique, ce volet marque aussi l’heure du renouveau : il n y a pas un, mais des personnages principaux (14 au total et la plus grande équipee vue dans un FF). La narration se scinde donc parfois entre certains groupes, dont le background reste le plus recherché depuis Final Fantasy 4. Les sentiments des héros sont constamment mis en exergue, ce qui permet de s’attacher aux destins, souvent tragiques, de ces aventuriers.
L’histoire est plus sombre et mature qu’auparavant, se constituant de deux parties dont la seconde reste la meilleure à mon goût. Le monde a subi l’apocalypse, mais c’est surtout l’occasion pour les joueurs de visiter la mappemonde dans son entier. C’est le moment idéal pour augmenter vos niveaux, mais aussi pour réaliser toutes les quêtes annexes du jeu avant d’aller défaire le boss final dans sa tour.
Face à eux, nous découvrons Kefka Palazzo. Psychopathe, misanthrope, sadique et comique, il marquera définitivement l’esprit des joueurs de par l’antipathie qu’il inspire. Sa folie et sa simple envie de tout détruire pour le fun, sont pourtant des innovations géniales : il n y a rien de plus méchant qu’un méchant qui aime être méchant, non ?
Enfin, techniquement parlant, Final Fantasy 6 est une véritable réussite. Le directeur des graphismes n’est autre que le désormais célébrissime Tetsuya Nomura (Kingdom Hearts, The World will ends with you). Sakaguchi est relégué au rang de producteur et laisse doucement sa place à Yoshinori Kitase (Chrono Trigger, Seiken Densetsu). C’est aussi avec plaisir que les compositions de Nobuo Uematsu accompagnent toute l’aventure.
Un gameplay attrayant
Comme vous le savez déjà si bien, un Final Fantasy possède 4 éléments de gameplay récurrents : la mappemonde, le menu, les combats/donjons et les villes. La mappemonde est bien entendu la plus aboutie ici, poussant la SNES au maximum de ses capacités. Vous aurez la possibilité de le constater via le mode 7 lorsque vous serez à dos de chocobo ou à bord de votre vaisseau.
Le menu n’a pas changé depuis Final Fantasy 1, il reste cependant un modèle d’ergonomie et de fluidité. Les sous-menus sont toujours aussi claires, l’inventaire est personnalisable, la gestion de l’équipe est pratique…. La saga a toujours su demeurer un plaisir de gestion, c’est un point important puisque l’on passe bien la moitié du jeu dans cet espace.
Les villes sont très nombreuses et variées, mais cette fois-ci l’équipe de Squaresoft a opté pour des teintes plus sinistres et foncées. Des villes plus froides et mécaniques font leur apparition dès le début du jeu (Narshe) et permettent de démontrer clairement que la saga de Sakaguchi fait un bond en avant sur son univers qu’il veut plus noir.
Après le retour du système de job dans FF 5 (apparu dans FF3), c’est finalement l’imposition d’une classe prédéfinie sur vos personnages qui vous sera soumise. Chaque combattant possèdera une super technique évolutive. Si seulement quelques uns peuvent au départ utiliser la magie, l’apparition des espers renversera la tendance.
Ces chimères vous octroient la possibilité d’acquérir de plus ou moins puissants sortilèges. Il vous faudra mener un certain nombre de combats avant de pouvoir en jouir. Ainsi, chacun des protagonistes pourra devenir sur le long terme polyvalent. La jauge ATB est de retour et les reliques quant à elles augmentent grandement vos statistiques.
Avec son scénario aussi bouleversant que magistrale, ses héros charismatiques et son gameplay efficace, Final Fantasy 6 est probablement le meilleur Final Fantasy parmi ses aînés et ses petits frères. Il surclasse encore aujourd’hui bon nombre de RPG moderne, de part son incontestable richesse sur tous les plans et l’héritage qu’il a laissé sur l’univers des RPG.
