La main droite de Lucifer – tomes 3 et 4 de Naoki Serizawa

La Main Droite de Lucifer est un court seinen de 6 tomes. Avec ces volumes 3 et 4, nous en sommes au milieu. L’heure devrait être au développement de la série et de son background.
J’espère donc avoir beaucoup d’éléments faisant avancer le titre, et qui vont préparer la suite de l’histoire.
Quelles orientations ce manga va-t-il prendre ? Sera-t-il encore plus tourné vers l’aspect médical ?
La main droite de Lucifer – tomes 3 et 4 de Naoki Serizawa sont édités par Ki-oon et sont disponibles à la vente depuis, respectivement, les 24 octobre 2013 et 12 décembre 2013.

Résumé de La main de Lucifer 3 et 4 chez Ki-oon

Résumé du tome 3 :

Funaki, enfin libre de ses mouvements, décide de rester donner un coup de main à la clinique Minatono pour se racheter. C’est alors qu’un de ses anciens employés fait son apparition avec une requête plutôt singulière : le jeune homme, prénommé Saen, a en effet besoin d’un faux certificat de décès afin de se faire passer pour mort auprès de l’organisation qui veut sa peau…
Retrouvé gisant dans la rue quelques jours plus tard, il ne survit pas à ses blessures. Seulement voilà, l’hôpital déclare qu’il est mort d’insuffisance cardiaque ! Certain qu’il s’agit d’un meurtre, Yû se jure de tout mettre en œuvre pour faire éclater la vérité…

Résumé du tome 4 :

Après le départ de Mu, le calme revient à la clinique Minatono. Mais lorsque la mère de la petite Nagisa vient rendre visite à sa fille traitée pour une rougeole, elle s’écroule sous les yeux d’Eriko ! Le diagnostic est sans appel : il s’agit d’une tumeur au cerveau…
Terrifiée, Mme Mukai refuse d’être opérée et se met à éviter la clinique. Heureusement, ni Yû ni le bouillonnant Dr Shôko Nanami ne sont du genre à baisser les bras !

Yakuzas et nouveaux protagonistes

Depuis le premier tome, on sait que cette Main droite de Lucifer ne sera pas un manga entièrement dédié à la médecine. Et le tome 3 nous le montrera encore plus avec un opus plus axé sur la mafia que la médecine. En effet, la majorité du volume va être consacrée à la plongée en milieu mafieux du héros, pour faire la lumière sur la mort de Saen, dont il se sent un peu responsable. Une virée un peu glauque dans ce milieu underground du trafic d’organes et trafic d’humains.

L’histoire débute avec Saen qui souhaite que le docteur Katsumi lui délivre un certificat de décès qui lui sera refusé. Sauf que ce choix du docteur va avoir des conséquences, puisque Saen meurt peu de temps après, officiellement, d’une insuffisance cardiaque. Mais Yû ne croit pas à cette version et va petit à petit faire remonter la vérité.

Clairement l’accent est plus mis sur l’action, le milieu yakuza que la médecine pure. La clinique Minatono passe presque au second plan. Le récit s’avère intéressant et surprenant dans la mesure où on ne s’attendait pas à une orientation si tranchée de ce type dans le récit. On voit un peu plus la personnalité de Yû, sa pugnacité, son sens de l’éthique particulier et sa façon de concevoir son métier, voir même sa vie. Les personnages sont vraiment travaillés et torturés. L’histoire est prenante et ponctué de bons rebondissements, même si le manque d’aspects médicaux pourrait surprendre.

La fin du volume retourne dans un aspect plus médical avec un cas concret. Mais il sert surtout de prétexte pour introduire un nouveau personnage : la dynamique, impulsive et têtue Shôko Nanami. Ce personnage, riche en couleur, se détache du reste des protagonistes. On sent qu’elle risque de devenir récurrente et qu’on risque de s’y attacher. On attend de voir quelles seront ses interactions avec le docteur Katsumi.

Il ne faudra pas attendre trop longtemps, puisque Nanami aura une place prépondérante dans le volume 4. Elle s’occupera consciencieusement de sa patiente. Au-delà de ça, il y aura un petit rebondissement la concernant, qu’on voit vite venir, mais qu’on attend néanmoins.
On reprend l’histoire là où on l’avait laissé avec la relation attendrissante entre une mère malade et sa fille qu’elle élève seule. Sauf qu’il y a quelques évolutions. En effet, la mère s’occupe moins de sa fille sans raison apparente.
Au fil des pages, on va apprendre le pourquoi de ce comportement lié au père de la fille. Cette histoire, bien que touchante, joue un peu trop sur la pathos à mon goût, s’en rien apporter d’important à ce manga. On sent que c’est plus un moyen de mettre sur le devant de la scène la nouvelle protagoniste : le docteur Nanami. Mais la petite fille Nagisa est vraiment adorable et on s’attache à elle, même si elle manque un peu de vraisemblance.
Mais au moins, on revient vers une dimension plus médicale et un moins axée sur les mafieux. Naoki Serizawa nous entraîne avec lui pour suivre la destinée de la clinique Minamoto et de Yû. Et elle n’est pas de tout repos.

Ce volume va encore nous introduire un nouveau personnage, qui risque fort de rejoindre la clinique. Il s’agit d’un anesthésiste, lui aussi un peu à l’écart du système médical. Sa particularité c’est qu’il a perdu sa jambe lors d’un accident. Le mangaka essaie de doté ce personnage d’un background, notamment via cette histoire d’accident, son côté joueur et sa quête de vengeance. Sauf que cette dernière est un peu absurde et je trouve que c’est un peu facile et pas très bien amené.

Mais surtout, pour une série qui se termine en 6 volumes, je me demande quel est l’intérêt d’introduire un personnage comme ça à la fin du 4ème opus. Ça fait un petit peu juste pour lui donner un rôle et une importance.

Graphiquement, le style de Naoki Serizawa est toujours aussi bon. Son trait réaliste et détaillé fonctionne très bien pour ce type de narration. Il nous offre des charadesigns de qualité, des découpages efficaces et des planches fournies. C’est un vrai régal à feuilleter.

Pour conclure, La main droite de Lucifer – tomes 3 et 4 de Naoki Serizawa demeurent des bonnes lectures, avec ce mélange entre l’aspect médical et une dimension plus humaine et sociétale. Ces deux volumes altèrent le très bon et le moyen. Moyen car certaines histoires, loin d’être inintéressantes, versent trop facilement dans le pathos et n’apportent finalement pas grand chose. En soit ça ne me dérangerait pas trop, mais le fait de savoir que le tout se finit en 6 tomes, me fait me poser des questions sur la pertinence de ce choix de narration.
Deux nouveaux personnages probablement importants font leur apparition et donnent plus de consistance à ce manga.Je me demande juste où ce titre va nous mener et comment va évoluer la suite pour cette série, au finale, assez courte.

Mais ce seinen reste agréable à lire du fait de son dessin de qualité, de ses personnages intéressants et charismatiques et par ce parti pris de parler des laissés pour compte par le prisme de l’univers médical.
Et vous que pensez-vous de ces nouveaux personnages ?