Le monde est contrôlé par quatre éléments : l’eau, le feu, le vent et la terre. Et certains humains sont capables de les contrôler, nourrissant un équilibre ancestral entre les éléments. Néanmoins, les Maîtres du Feu ont un jour décidé de renverser cet équilibre et de conquérir le monde. C’est pour contrer cet acte dangereux que l’Avatar s’est dressé. Un être réincarné depuis toujours, Maître des 4 éléments, capable de veiller à l’harmonie sur Terre. Mais alors que le monde avait besoin de lui, il disparut, et le règne du Feu débuta.
Un siècle plus tard, l’avatar est retrouvé, enfermé dans la glace. Le jeune enfant ainsi libéré va devoir apprendre à maîtriser les éléments pour espérer un jour sauver le monde.
Des personnages intenses
L’histoire est conséquente et narrée de façon très efficace, mais elle ne s’épanouit réellement que grâce à ses personnages. Et qu’il s’agisse du groupe de héros, de l’Avatar ou bien des personnages rencontrés, ils ont tous droit à un traitement de qualité.
L’avatar Aang en premier lieu qui partait pourtant avec une construction plutôt classique de petit génie des pouvoirs, préférant faire l’andouille sans se prendre la tête. Mais son évolution passera par de grosses remises en cause en terme de responsabilité vis-à-vis du monde. Son siècle d’absence, ses échecs, les gens morts ou soumis alors qu’il aurait pu les sauver. Un poids palpable et sévère qui s’intègre parfaitement à la construction du héros à la personnalité à plusieurs couches.
Katara, le maître de l’eau, personnage féminin incarnant la raison et le côté maternel qui rassure Aang, ne se contentera pas, elle non plus d’un rôle cliché. Loin d’être un faire-valoir, elle va progresser à grand pas dans sa maîtrise de l’eau, en accepter les capacités et en user avec droiture, malgré des égarements humains touchants. Elle va devenir une jeune femme forte, vivant sa propre vie par et pour elle, et pas seulement par rapport à un homme ou à l’avatar. Un personnage qui fait plaisir à voir.
Sokka, le guignol du groupe va lui aussi apprendre à trouver sa voie. Sans maîtrise des éléments parmi ses compagnons aux pouvoirs immenses, il finira par son acharnement à trouver son importance dans l’histoire. Il est le personnage qui nous rappelle à quel point chaque humain est important.
Toph, petite fille aveugle et bridée par des parents autoritaires, elle a développé en cachette un tempérament très impétueux qui va être une force brute dans le groupe, de par sa maîtrise incroyable de la terre. Une boule de nerf, de courage et de sentiments bruts qui fait parfois d’elle la plus clairvoyante. Toph est un personnage extrêmement attachant.
Et enfin le Prince Zuko… mon petit chouchou ! Une tête de lard obstinée par la capture de l’avatar qui endosse sans hésitation le rôle du méchant, mais dont on sent rapidement que sa colère vient de mauvaises raisons. Un passé torturé, imposé par un père ignoble, qui rejaillit souvent de façon incontrôlable. Un personnage en perpétuelle dualité et combat intérieur, aidé par son oncle à la sage parole, et qui fera de nombreuses erreurs durant son histoire, pour ne le rendre que plus humain à nos yeux. Un méchant ambigu parfait pour jouer sur les deux tableaux et intensifier l’histoire.
Et je pourrais en citer tellement d’autres, ne serait-ce qu’Azula, la sœur de Zuko, et Iroh, son oncle, que j’aime beaucoup aussi, mais ce serait sans fin. Toujours est-il que l’empathie que l’on ressent au fil des épisodes est grande et que c’est un bel exemple à suivre pour de nombreuses autres séries qui choisissent trop souvent la facilité des clichés.
Un shonen qui ne tombe pas dans l’excès
A de très nombreux aspects, Avatar est un shonen très largement comparable à Naruto et compagnie. Des combats utilisant des éléments, une évolution du personnage principal par l’apprentissage de nouvelles techniques et un voyage constant à la rencontre de nouvelles personnes.

Zuko… malgré ses changements de coiffures surprenants, aura toujours eu une place spéciale dans mon coeur. <3
Et la principale chose à craindre quand on est face à une série shonen est l’escalade des pouvoirs. Quasiment toutes les séries, à commencer par Naruto, justement, ont fait cet erreur, augmentant de façon insensée et irréaliste la puissance des héros et de leurs adversaires jusqu’à un point qui dénature totalement l’essence même de ce qui faisait la série. Et Avatar a réussi à frôler cette limite sans jamais la dépasser ! Et putain que ça fait du bien de voir un shonen capable de garder les pieds sur Terre !
Et pourtant, les techniques développées ne restent pas dans le basique. Les affrontements sont variés et témoignent d’une réelle évolution, prenant au fur et à mesure une ampleur gigantesque jusqu’à un final époustouflant mais cohérent à la fin de la série comportant 3 saisons. Une montée crescendo qui propose quelques pistes dangereuses d’évolution trop puissante mais choisit sciemment de les refermer de façon justifiée car trop dangereuse. Pas d’évolution exagérée mais pas de frustration non plus, l’équilibre parfait !
Et cette progression parfaite dans l’aspect action permet aussi de laisser une place toujours aussi importante pour l’émotion, la construction des personnages, leur psyché, et le développement de l’univers. La saison 3 se permettra même quelques épisodes apartés pour traiter d’aspects intéressants humainement et renforçant encore un peu l’attachement que l’on a pour les personnages.
Inutile d’en rajouter plus, vous avez bien compris mon avis sur la question, Avatar est de loin une des meilleurs séries animées modernes, et une œuvre que les puristes de l’animation comme les profanes doivent regarder sans attendre, pour vivre une aventure avec passion.
Trailer de la saison 1 : (en VO, mais au passage, la VF est excellente !)
Trailer de la saison 2 : (ça spoile pas, car si on a pas encore vu la saison 1, les images n’ont pas vraiment de sens… ça donne juste envie niveau ambiance ! Et Toph apparait !^^)
Et trailer de la saison 3, même principe, à regarder pour l’ambiance et se donner envie)
