Juan, modeste cultivateur d’agaves dans le village perdu de Pueblucho, est amoureux de la fille d’El Presidente. Et il n’écoutera que son cœur le jour où le diabolique Calaca, être mystérieux issu du Royaume des Morts, enlèvera la belle. Juan se dresse devant le gredin… et se fait tuer en quelques secondes… Eh oui, tout le monde n’est pas un héros. C’est pourtant ce potentiel que va lui offrir une femme étrange et masquée dans le Royaume des Morts : la possibilité de renaître sous les traits du Luchador, catcheur héroïque qui apparaît quand le Mal menace. Il est temps d’aller au secours de la belle et de combattre la vermine du Royaume des Morts.
Des couleurs plein les yeux
C’est évidemment la première chose qui marque quand on commence le jeu. Le parti pris graphique est très osé, et pousse les contrastes à leur maximum avec un bon goût évident. En ressort un tableau ultra-coloré très agréable à parcourir et reflétant très bien l’ambiance ensoleillée à la Mexicaine. Les musiques mariachi avec un peu d’électro en second plan fonctionnent également très bien. Elles sont assez variées, et très motivantes.
Le scénario à la trame très classique (oh, une demoiselle en détresse, c’est original…) arrive à créer un petit intérêt sympa avec les origines du grand méchant et sa relation avec ses sbires. Mais ces aspects sympathiques n’iront malheureusement pas assez loin, laissant tomber rapidement les intérêts soulevés pour de la baston / exploration pure. Dommage.
Les animations des personnages sont assez riches et parfaitement fluides, offrant de beaux effets de magie ou de mouvements lors des coups spéciaux ou tout simplement de la démarche de course du héros.
On pourra aussi noter quelques allusions très drôles à de grandes licences du jeu vidéo comme Super Mario ou le génial Journey. Des petits détails qui ajoutent au côté sympathique du titre.
Une âme d’explorateur
A la façon des bons vieux Metroïd (qui donna son nom au genre, les Metroïd-like), l’univers est divisé en zones qui ne seront accessibles que grâce à certains pouvoirs découverts durant notre quête. L’avancée se débloque donc naturellement au fur et à mesure de nos allers-retours et chaque zone doit être fouillée à plusieurs reprises si vous voulez en trouver tous les secrets.
La jouabilité est plutôt correcte, même si les combos peuvent s’avérer un peu brouillon. En tout cas peu intuitif à mon goût, mais il faut dire que je n’aime pas les combos à rallonge… heureusement, on peut tout à fait s’en passer et se concentrer sur les coups spéciaux débloqués durant l’aventure pour varier les combats.
Les boucliers de couleurs des ennemis par exemple sont un point très intéressant niveau combats car obligeant à les briser avec le coup spéciaux à la couleur correspondante. Un moyen intuitif de s’y retrouver et de ne pas se cantonner à la même série de touche tout le temps. Avec en plus la notion de devoir changer de monde pour toucher certains ennemis, la jouabilité est plutôt riche et variée.
Quelques quêtes annexes très simples et amusantes augmenteront une durée de vie déjà très correcte et rajouteront au fun de l’univers.
A deux, c’est le bordel…
Si les modes coop sont de plus en plus fréquents, Guacamelee est un exemple de jeu le proposant mais qui ne base la construction de son gameplay que sur la partie un joueur. Au niveau des combats, déjà, qui en deviennent vraiment durs à suivre tant les personnages et ennemis se chevauchent et surtout s’interrompent. Tenter un combo se voit bien souvent bloqué par les coups du second joueur et la fonction attraper l’ennemi pour le projeter.
Mais le plus gros souci vient des phases d’escalade. Assez vite, on obtient le pouvoir de passer du monde des morts à celui des vivants, ce qui permet de faire apparaître et disparaître nombre de plate-formes pour s’ouvrir un chemin. Et très vite le timing de l’avancée s’accélère. Et la déception est au rendez-vous de voir qu’il est quasiment impossible de coordonner les deux joueurs durant ces sauts millimétrés. Chaque essai se concluant par un changement de monde au mauvais moment ou une caméra qui ne sait plus quel personnage suivre.
Certes la sanction n’est pas trop sévère, car on se retrouve en bulle et on peut rejoindre l’autre joueur, mais du coup, on se retrouve sans cesse à transformer un des persos en bulle pour ne laisser qu’un joueur affronter les passages acrobatiques et se retrouver de l’autre côté une fois franchi. La notion et le plaisir du coop en prend un certain coup.
Au final, Guacamelee est un titre très agréable et plein de bonnes intentions, se heurtant parfois à un côté un peu brouillon et des soucis importants en coopération, mais se rattrapant par son univers chatoyant, enchanteur et très amusant.
