Bien avant la trilogie culte de la PS3 incarnée par Nathan Drake et l’aventure épique d’Ellie et Joel, Naughty Dog a posé les bases de sa célébrité dès la Psone avec la licence Crash Bandicoot. Mais n’y ayant qu’à peine joué, je les ai surtout découvert à leur arrivée sur PS2 avec la trilogie des Jak and Daxter. Une œuvre majeure de la console de l’époque, une marque de qualité encore de nos jours.
Une belle histoire
En effet, à l’époque de la PS1, les jeux de plat-forme commençaient à peine à passer le cap de la 3D et, tout affairés à résoudre les écueils techniques, rares furent les développeurs à prendre le temps de créer également un univers construit et une histoire intéressante. Il fallut attendre la PS2 pour qu’arrive une nouvelle vague de jeu de plate-forme 3D, level-upant la qualité du genre. Jak and Daxter : the Precursor Legacy fut un fer de lance encore incertain et parfois maladroit, mais laissant présager un avenir radieux pour le genre.
Dans un monde régi par les Eco, des magies naturelles environnementales, l’équilibre permet une union entre les éléments et la vie en général. Et les 4 sages sont là pour veiller au grain. Jusqu’au jour où deux personnages mystérieux, Gol et Maya, s’aventurent à faire resurgir dans notre monde l’Eco Noire, une force mystérieuse maléfique qui leur donnerait un pouvoir immense. Les sages affaiblis doivent par la force des choses faire reposer le sort du monde sur les épaules de Jak et de son ami Daxter, transformé en petite bête poilue (et donc en sidekick rigolo) après être tombé dans une mare d’Eco Noire. Une bataille qui va nous révéler les secrets d’une ancienne civilisation basée sur l’Eco, les Précursors.
Un scénario simple mais assez efficace pour faire vivre l’univers qui nous est présenté, nous entraînant dans un voyage trépidant et émerveillant. Je regrette juste que les méchants ne soient absolument pas développés. On sent pourtant que leur passé existe et semble intéressant, mais Naughty Dog les abandonne à leur rôle de méchant diabolique qui ricane et c’est bien dommage.
On sent également que les limites techniques (et de budget) de l’époque freinent un peu la créativité des développeurs qui limitent un peu trop le nombre de PNJ, laissant un arrière-goût de vide un peu dommage, mais rien de bien choquant à l’époque. Tout comme le choix de ne pas donner de voix au héros, ce qui était monnaie courante dans les années 2000, mais qui empêche une empathie totale envers Jak.
Enfin, d’un point de vue technique, les polygones sont assez limités et ne permettent pas beaucoup de détails. Et pourtant, le jeu a clairement une âme. Porté par des musiques efficaces, des couleurs bigarrées, des PNJ loufoques et charismatiques, on se laisse porter et on garde un très bon souvenir du titre.
Une bonne base, qui permettra l’avènement des Jak 2 et 3, mais aussi des licences comme Sly Racoon, Ratchett and Clank ou même Maximo, qui affineront et étofferont sans cesse la qualité du genre.
Un gameplay un peu… rustique.
Mes souvenirs étaient plus tolérants, mais forcé de le constater, la jouabilité est plutôt raide. Pourtant réactive et bien pensée, elle souffre d’un manque de souplesse qui condamne souvent à des ratés qui font un peu rager. J’ai coutume de penser qu’une bonne difficulté doit donner du fil à retordre sans pour autant que le joueur ne puisse mettre ses morts sur le dos de la jouabilité. Ici, ce n’est pas le cas. Si le jeu n’est pas très difficile en soi, on se retrouvera tout de même à mourir pas mal de fois à cause d’une caméra capricieuse empêchant d’avoir une bonne estimation des distances ou simplement de sauts ou de coups lancés par erreur dans une orientation qui n’est pas celle souhaitée. Rien de dramatique, mais de quoi agacer un peu parfois.
Pour le reste, c’est du classique efficace : des phases de plate-forme avec différents types de sauts, des phases de combats avec coup tournoyant ou direct et saut piqué. Mais aussi de nombreuses phases en Vroomer, une sorte de moto-hélico flottante au-dessus du sol et qu’il vous faudra un peu de temps à dompter.
Également quelques petits jeux rafraîchissants dans l’absolu, comme la pêche ou la chasse aux rats, mais qui souffre là encore d’une visée trop raide et brusque pour ne pas être agaçant.
Enfin, comme chaque monde est libre d’accès en temps réel et sans temps de chargement, on peut faire des allers-retours afin de collecter toutes les orbes, méca-mouches et autres piles d’énergie dans le but de finir le jeu à 101%. De quoi nous distraire pendant 7 ou 8 heures bien tassées, une durée de vie honorable, donc.
Un jeu classiquement réussi pour l’époque qu’on prend plaisir à refaire 12 ans plus tard dans une version lissée avec soin en HD, le style cartoon permettant de ne pas choquer du tout sur une console actuelle. Un univers envoûtant et prometteur pour l’avenir de l’époque.
Impossible de trouver un trailer de qualité correcte, alors ce sera un AMV avec une musique un peu chiante mais qui est au moins agréable visuellement :
