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Au pays du Teletubbies otaku - There is no way I coud like such a bad end for Oreimo

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Il y a de cela quelques jours un (sombre) chapitre de l’animation japonaise s’est clos avec la diffusion de la fin de la série à succès Oreimo. Je ne compte pas revenir en détail sur la licence en elle-même au cours de cet article puisque certains l’ont déjà fait, mais plutôt sur la fin tant critiqué de la série. Pour se faire, je vais d’abord revenir brièvement sur ce que je pense de cet anime, en prenant en compte les deux saisons, pour ensuite attaquer le morceau qui nous intéresse. Et pour ‘analyser’ cette fin, je vais adopter deux points de vus parce que voilà je suis pas trop tout seul dans ma tête les gars.

La première saison de Oreimo a été diffusé il y a trois ans. Rien que d’y penser, je me dis que cela fait trop longtemps que je regarde des dessins animés japonais. Enfin quoi qu’il en soit, cette première saison je l’ai vu plusieurs fois après sa diffusion et j’ai même importé les Blu-ray en bon client que je suis ; comme vous devez vous en douter, j’ai particulièrement bien aimé ce premier cru des aventures de Kirino et son frère. Bien que la série ait ses faiblesses, elle est dans l’ensemble relativement bien ficelé : les personnages sont tous très attachants, les héroïnes mignonnes, la relation frère/sœur assez crédible pour qu’on puisse s’y intéresser et bien entendu la thématique de l’otaku face à la société était vraiment bien traité. A mes yeux, c’était cela la grande force de cette première saison. La série savait comment parler du phénomène otaku, comment le mettre en perspective et sur quel ton le faire. C’était réaliste, de bonne facture et la sujet sonnait juste.

A la fin de cette première saison, on a pu observer que la série s’orientait quand même un petit peu vers le côté obscur de la force : l’anime harem. Cela dit, c’est logique, pourquoi est-ce que vous mettriez un héros con-con au milieu de plein de jolies filles, si ce n’est pour créer des romances ? Néanmoins comme cet aspect de l’anime ne prenait pas le dessus sur les gags et le sujet principal, ce n’était pas dérangeant. La conclusion de la première saison en elle-même était donc plutôt bonne et nous donnait envie d’en voir plus ; un anime léger et frais comme cela, qui sait de quoi il parle, c’est assez rare pour vouloir en redemander une tournée.

Cependant c’est là que tout a basculé, avec l’annonce de la deuxième saison. Pourtant sur le papier il n’y avait aucune raison d’être inquiété : les trailers nous présentait une série dans la continuité dans la première, le staff était presque le même (seul le nom du studio d’animation était différent) et nos personnages favoris étaient toujours là. Le problème c’est que cette suite est quasiment entièrement concentré sur l’aspect harem de la série. Avant, l’anime possédait un très bon équilibre entre l’aspect harem de la série et le côté drama/série sur fond de contexte otaku. Néanmoins cet alchimie quasiment parfaite a été perturbé et le résultat est beaucoup plus mitigé. Finalement cette deuxième seconde saison de Oreimo est objectivement une déception et la fin la définition-même du mot "terrible". Briser cet équilibre c’était la pire idée qui soit ; une comédie qui était légère et pertinente est ainsi devenue un anime harem parmi tant d’autres avec pour seul atout ses personnages auxquels on s’était attaché au fil du temps et le contexte dans lequel tout ce petit monde évolue, où on hésite pas à nous balancer un bon nombre de références pas subtiles pour nous brosser dans le sens du poil…

La fin de la série est donc en toute logique un vraie catastrophe. Dans les trois derniers épisodes de Oreimo on se concentre exclusivement sur l’aspect harem de la série et les romances que Kyousuke entretient avec les différents personnages féminins. On a donc le droit de le voir les rejeter une par une (ce qui a fait ragequit pas mal de monde) pour enfin, après vingt-quatre épisodes, l’entendre choisir sa sœur et lui déclarer son amour. Bim bada bim, bim bada boom, t’as bien entendu, il veut sortir avec Kirino. Le problème avec ce choix c’est que ça casse tout ce que la série avait accompli auparavant : dans la première saison, la relation frère/sœur qu’entretenait les personnages était plutôt crédible et personnellement j’arrivais à voir à l’écran ce que je vivais dans la vie de tous les jours. En choisissant de les transformer en amoureux toute cette relation seine et humaine qui s’était construite au fil du temps s’est effondré pour devenir tout simplement une amourette incestueuse. C’est de mauvais goût et fait perdre toute crédibilité à ce qui pu être bâti avant.

C’est triste à dire, mais en toute objectivité, cette deuxième saison est un gros échec. Le niveau de qualité a sensiblement baissé, les personnages sont tombés dans des stéréotypes débiles encore plus prononcés qu’avant et la façon de parler des otaku en général a perdu toute finesse. Maintenant on essaie plus de vous attendrir et de mettre en perspective votre vie ; non, tout ce qu’on veut c’est votre pognon, vaches à lait que vous êtes.

Mais bon, depuis quand on doit regarder ses anime en toute objectivité, hein ?

Ce qui est encore plus triste à dire, je crois, c’est que même si je sais que tout ce qui a été produit après la première saison de Oreimo est profondément merdique, j’éprouve toujours de l’affection pour la franchise. Mes souvenirs des treize brillants premiers épisodes ne se sont jamais éteints et j’aime toujours autant les personnages ; les revoir, même si c’était dans un contexte merdique, était un réel plaisir. Je regrette néanmoins beaucoup le manque de finesse et de fond de la série, qui est une grosse perte pour l’anime ; à mes yeux, c’est ce qui faisait une grande partie du charme de ce titre. En ce qui concerne la fin, je sais que l’inceste c’est dégueulasse, mais j’adore Kirino. Ce personnage est aussi mignon qu’il est agaçant et la voir sourire du début à la fin, c’est un vrai bonheur.

Après cela n’empêche pas que la relation qu’elle a avec son frère est particulièrement dégueulasse et malsaine ; ceci étant dit, je ne peux pas m’empêcher d’avoir apprécié cette fin dans un sens à cause de Kirino. C’est tout simplement agaçant d’être un public facile dans certains cas, parce que ça te fait perdre toute crédibilité ; et au bout d’un moment, tu commences à te demander où est passé ton objectivité. (réponse : mon pénis l’a mangé.)

Peu importe à quel point on tente de se conditionner, on ne pourra jamais juger une série en toute objectivité. Il y aura toujours des facteurs qui arriveront à vous attendrir et faire baisser votre garde. Mon amour pour les personnages et l’ambiance de Oreimo m’a été fatal : peu importe à quel point cette série est devenue médiocre, je continuerai tout de même à l’apprécier d’une certaine façon. Cela fait de moi un pigeon, certes, mais un pigeon conscient de sa position ; ce qui ne change pas grand chose dans le fond mais pour l’égo c’est un grand pas vers la sérénité intellectuelle.



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