Majikoi est un eroge produit par Minatosoft en 2009. La traduction a pris du temps car il y a tout de même pour plus de 50 heures de lecture. J’ai hésité à me lancer dans l’aventure car les dernières expériences en la matière m’ont lassé des Visual Novel. Majikoi a ce petit quelque chose en plus qui m’a permis d’apprécier la route commune et d’avoir envie d’en savoir un peu plus sur ses héroïnes.
Dans le lycée de Kawakami, les élèves suivent un cursus très rigoureux basé sur l’esprit de compétition et où chaque conflit est réglé par un duel arbitré par le corps professoral. Le héros, Yamato, en seconde année, appartient à un petit groupe soudé depuis l’enfance. La plupart vivent dans le même dortoir et se réunissent le vendredi dans une base secrète située au sommet d’un immeuble désaffecté. Cette petite famille s’apprête à accueillir deux nouvelles membres…
Dans Majikoi, le second degré est omniprésent. C’est sa grande force. Là où un paquet de titres du genre nous assomment avec leur sérieux et leur trop plein d’émotions, Majikoi balance des vannes dans chaque boîte de dialogue et fait péter bien souvent le quatrième mur. Yamato se demande ainsi parfois s’il n’a pas foiré sa route quand un pote s’approche un peu trop de lui. Et même au plus fort de la tempête, les personnages ne savent pas garder leur sérieux. Les combats et affrontements sont sacrément édulcorés par leur côté parodique. Il faut garder à l’esprit cependant que les trois quarts des blagues gravitent en dessous de la ceinture. Eh oui, Majikoi reste un eroge.
J’ai bien aimé la route commune : le rythme est bon, les personnages sont introduits de manière suffisamment régulière pour ne pas nous dérouter. Il faut dire qu’il y en a une grande palette dans Majikoi. Et on a déjà droit à quelques-unes de ces compétitions qui font la force du titre, avec toujours Yamato dans le rôle du tacticien. Pour lui, la fin justifie les moyens et il sait toujours tirer son épingle du jeu. L’ambiance est bonne, mélangeant vie scolaire, arts martiaux, duels et rivalités. Et chacune des héroïnes possède un caractère bien particulier qui les rendent attachantes. On est bon pour les routes.
Le prologue laisse ensuite place à un écran qui s’affichera chaque jour entre mai et juin pour sélectionner l’héroïne avec laquelle la situation progressera. Un nombre variable de sphères rouges s’affichent en dessous de chacune, représentant le nombre de journées qu’il faudra leur consacrer. Il suffira de sélectionner deux fois Miyako pour déclencher sa route tandis que celle de Chris demandera plus de patience. Au bout d’un certain temps, d’autres routes seront déblocables; préparez vous à quelques surprises. A titre personnel, j’ai trouvé ce mécanisme un peu trop primaire. Il est regrettable que les développeurs n’aient pas pris la peine de semer par ci par là quelques flags qui nous incitent à chercher un peu notre route. On appréciera néanmoins que le jeu intègre une option permettant de retourner au dernier choix / d’aller au choix suivant.
Parlons un peu des routes. J’ai évidemment commencé par celle de Miyako (livre en main). Parce qu’elle est terriblement dere dere et perverse sur les bords avec une voix organisme de surplus. Elle n’hésiterait pas à violer Yamato pour le mettre devant le fait accompli alors que ce dernier repousse systématiquement toutes ses confessions. Sa route peut sembler un peu courte mais est très agréable à lire. Les problèmes de Miyako s’apparentent un peu à ceux de Rin de Little Busters, incapable de s’intéresser aux gens hors du cercle qui l’a accueilli, notamment des membres de son club de tir à l’arc…
J’ai ensuite poursuivi avec Yukie (toujours avec son sabre dans les bras). La pauvre a tellement de mal à se faire des amis qu’elle fait du ventriloquisme avec un strap en forme de cheval. Il ne s’agit pas du personnage le plus développé et son arc consiste essentiellement en une monstre Battle Royale au sein de la ville de Kawakami.
Puis je suis parti à l’assaut de l’élève transférée d’Allemagne, Chris (la blonde). Son père est un général venu au japon pour découvrir l’esprit des samouraïs. Il est tellement père-poule que ses troupes surveillent Chris à plein temps. Fossé culturel oblige, la blonde est à des lieues de comprendre les subtilités de la société nippone dont elle a une vision admirative mais erronée. Yamato s’en amuse à ses dépends. La route de Chris est assez folle en surprise et péripéties.
En ce qui concerne les deux qui vivent au temple et pratiquent les arts martiaux, j’ai décidé de commencer par Wanko (le chien). Elle est tellement adorable qu’on aimerait la ramener à la maison. Après sa route n’est pas vraiment la plus passionnante même si elle aborde des réflexions intéressantes sur les rêves et leur accomplissement.
Et finalement, Momoyo. Celle qui vous regarde de haut et qui s’impose sur l’eyecatch. Elle s’amuse beaucoup à taquiner Yamato qu’elle considère comme son petit frère. Elle possède une force qui rivaliserait sans doute avec Sangoku. Arrivera-t-elle à brider ses pulsions dévastatrices? C’est un peu le Mont Fuji que s’apprête à conquérir Yamato…
Bref, par ordre de préférence ça donne : Miyako > Chris > Momoyo > Wanko > Yukie
Il reste la route finale, disponible après avoir complété celle de chacune des héroïnes. Et là c’est du tout haut niveau avec une énigme, une organisation à démanteler, des affrontements épiques, le passé des personnages dévoilé et toujours une bonne dose de délire. De quoi conclure ce très bon visual novel en apothéose. On regrettera juste un manque de CG une fois sorti des scènes H. Majikoi est un cocktail détonnant qui livre une ode à l’amitié, à l’esprit de compétition et, n’oublions pas, une sacré dose de déviance et de perversité. Mais ça, inutile de trop en parler…
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