Erased – tome 4 de Kei Sanbe
Retour (encore) dans le passé
Kei Sanbe est un auteur que l’on déjà pu lire en France avec des titres plutôt pas mal comme, par exemple, l’île de Hozuki ou le Berceau des esprits.
Mais avec ce Erased, le mangaka est passé à un niveau au-dessus. Ce seinen est une très bonne surprise depuis ses débuts.
Voyons voir si ce tome 4 confirme la qualité de ce manga !
Erased – tome 4 de Kei Sanbe est édité par Ki-oon et est disponible à la vente depuis le 26 février 2015.
Résumé de Erased 4 chez Ki-oon
Résumé de l’éditeur :
De retour en 2006, Satoru découvre que son voyage a eu des répercussions sur le passé, insuffisantes hélas pour déjouer le meurtre de sa mère. Le jeune homme est toujours activement recherché par la police et finit par être appréhendé, malgré le soutien d’Airi et de M. Sawada.
Mais au moment de son arrestation, une nouvelle rediffusion se déclenche ! Reparti en 1988, Satoru se prépare à revivre pour la troisième fois le jour tragique de la disparition de Kayo. Seulement, cette fois, il est prêt à tout pour que la conclusion soit différente…
Objectif : Sauver Kayo
Dans cet opus, on retrouve Satoru en bien mauvaise posture dans le présent. Les évènements du passé chamboulé n’ont pas eu l’impact escompté. De plus, il est recherché par les forces de l’ordre et malgré l’aide d’Airi, il finit par être appréhendé. Mais, avec chance, il subit de nouveau une rediffusion et se retrouve une nouvelle fois en 1988.
Mais cette fois-ci il compte bien modifier le cours des événements et sauver la petite Kayo, aussi bien du serial killer que de sa mère et son beau-père. Pour cela, Satoru va changer sa façon de faire et ne va pas hésiter à flirter avec la légalité et ne plus agir seul. Ainsi, il va prendre la décision de « kidnapper » la jeune fille jusqu’à la date fatidique, en espérant la sauver. Dans le même temps, il va aussi beaucoup s’appuyer sur des personnages secondaires, laissés un peu de côté jusqu’ici, comme sa mère ou encore son ami Kenya, et plus globalement ses amis de l’époque.
D’ailleurs Kenya bénéficie d’un développement particulier. Sa perspicacité va chambouler la tournure des événements et va être d’un précieux secours pour notre héros. J’ai trouvé ce rebondissement très bien pensé car il offre un nouvel éclairage à ces événements et au phénomène de « rediffusion ». En revanche, je ne sais pas si c’est voulu, mais du coup, il y a un côté très légèrement inquiétant de ce personnage. Je ne serai pas surpris qu’il ne soit pas aussi gentil que ce qui est présenté. J’ai d’ailleurs quelques théories en tête, mais que je vais éviter d’exposer.
Kei Sanbe utilise bien le fait d’avoir un esprit d’adulte dans un corps d’enfant, tout en ayant la connaissance des événements futurs. Le lecteur suit bien le cheminement de pensée de Satoru, tout en évoluant dans un environnement jeune mais pourtant prochainement confronté à l’impensable. Surtout que la dimension introspéctive est toujours d’actualité. Parce qu’au-delà de trouver le coupable, de sauver Kayo et de modifier le futur, c’est aussi une plongée dans des événements oubliés et traumatisants.
La narration de Sanbe est proche de la perfection. Même si ici, cette dernière est un peu plus linéaire, il parvient à développer son récit, alors même qu’on revit une nouvelle fois la même époque. Il y a de nombreux rebondissements, des pistes présentées, des éléments mystérieux qui planent encore… Si on rajoute à ça, une nouvelle exploitation astucieuse de plusieurs personnages, nous avons vraiment toujours un petit bijou de suspense, mâtiné d’éléments fantastiques.
Mais même quand l’ambiance est moins à la tension, le mangaka parvient toujours à intéresser son lecteur en jouant la carte de l’émotion et de la chaleur.
Erased – tome 4 de Kei Sanbe est vraiment un tourbillon émotionnel, bien géré et d’une grande justesse. Kei Sanbe est parvenu à créer une histoire passionnante, humaine et où la tension est toujours palpable. Le lecteur est embarqué dans ce récit au multiples ramifications, qui jongle parfaitement entre les avancées de l’intrigue, le développement des personnages et les révélations et pistes à étudier. Car Erased c’est avant tout un thriller mêlant passé et présent. La touche d’originalité réside dans l’utilisation de ces « rediffusions ». Surtout que l’auteur joue parfaitement avec ce concept, entre les impacts sur le continuum espace-temps (imaginez cette phrase avec le voix d’Emmett Brown de Retour vers le futur, pour plus d’effet^^), le décalage entre le corrs d’enfants et l’esprit du Satoru adulte dans le passé et surtout comment les événements dans le passé et le présent parviennent à s’influencer mutuellement et à orienter la suite des événements.
Vraiment, plus je lis Erased et plus je suis persuadé d’avoir un petit bijou entre les mains. Kei Sanbe s’est surpassé avec ce seinen pour le plus grand plaisir des lecteurs. J’ai vraiment hâte de lire la suite, en espérant que la fin ne vienne pas gâcher l’excellente impression laissée jusqu’à maintenant.