HA ! Vous l’aviez pas vu venir, celui-là, hein ? Et ensuite vous allez dire « Mais tu te fous pas un peu de notre gueule avec ce retard ? ».
« Mais tu te fous pas un peu d- Oh. »
Et bah… sans doute un peu contre mon gré, si. Je ne sais pas trop comment ça a pu se déporter à ce point, vu que je n’étais pas plus surchargé que d’habitude, mais d’autres activités ont pris le relais, et j’ai complètement zappé de me poser et prendre du temps pour écrire un peu pour le blog, alors que j’aurais tant de choses à dire. Du coup, je profite de quelques heures avant notamment de partir à Jonetsu ce week-end pour continuer ce dossier avec… 6 semaines de retard, ou quelque chose du genre. Ahem. [SPOILER : J’ai fini 4 jours après la conv’.]
Bref. Cette fois, c’est Battle Tendency, arc n°2, et contrastant pas mal avec Phantom Blood par sa structure, son ambiance colorée et décalée, et sa progression en termes de personnages comme de style, voire de genre. Et bien évidemment, de musique…
Partie 2 – Battle Tendency: « Des Hommes & Des Piliers »
Au bout d’une dizaine d’épisodes, David Production a donc décidé de poursuivre son aventure JoJo-esque, en adaptant le second arc, d’une longueur raisonnable lui-aussi, pour remplir le second cour affecté à la série (et même un peu plus, en fait). Cet arc étant bien différent, à commencer par son protagoniste (bye-bye Jonathan, coucou Joseph Joestar, le petit fils) : pour coller à ce changement drastique, notamment d’époque et de ton, quelques membres du staff changent également. C’est le cas pour la composition de la soundtrack, avec l’arrivée d’un mec que j’adore et dont je parlerai sans doute plus en détail un jour : Taku Iwasaki.
Iwasaki est auteur de plusieurs soundtracks colorées et très sympa (avant cet arc, il sortait de C, Jormungand, ou encore Kami-sama no Memo-chou), et il a en général un style assez reconnaissable, le tout en se foutant vraiment dans l’ambiance de la série à illustrer. Un exemple ? L’arc se veut coloré, dynamique, étrange, plutôt moderne par rapport au départ, et avec des histoires de baston entre gentlemen, nazis et démons (Ouais bon c’est assez vaste, très Jojo universellement en fait). « Bon bah on va faire une intro parlée en allemand, coupée électroniquement, et mettre de l’électro-rock tournant à 150 BPM qui sait se fondre dans la masse mais colorer les scènes ». Si si :
Mais là aussi, si on parle musique et Battle Tendency, il faut évidemment parler de son générique d’ouverture. Et dieu sait qu’il colle aussi à ce décalage avec le premier arc : on passe d’un récit épique et rétro à… un jazz-funk endiablé, rythmé et instrumentalement et vocalement jouissif, chanté par le novice CODA (à propos duquel les infos sont maigres sur le net. Peut-être lié à l’auteur des paroles, la déjà reconnue Saori Kodama ?).
BLOODY STREAM, donc. Visuellement, c’est aussi barré que musicalement, notamment par des explosion de couleurs et de nombreux jeux de silhouettes, tout en gardant l’esprit de la franchise, passant par exemple par l’utilisation du moteur 3D du jeu, comme pour les autres génériques. Regardons de plus près ce qu’il s’y trame de particulier.
Pour être honnête, je n’ai pas trouvé grand chose à déceler. Et pourtant j’adore ce générique : c’est un gros trip audio comme vidéo, la musique est exceptionnelle et vraiment originale, la vidéo est très cool et arrive à couvrir tout l’arc en laissant planer pas mal de mystère, mais avec beaucoup moins de foreshadowing que dans le premier générique, si vous vous souvenez. Il a une tendance beaucoup plus artistique que symbolique, en vague synchronisation avec la musique, qui ne perd pourtant jamais de son dynamisme, celui-ci étant aidé par le chant très clair et assez aigu de CODA. Bon, je vais pas vous laisser en plan quand même ; voici quelques touches sympa présentes dans la vidéo de l’OP :
– Dans le genre furtif : pendant le passage où Joseph fait son show en mode « silhouette colorée », on peut remarquer quelque chose derrière lui…
Ehhhh oui, les fans l’auront remarqué : il s’agit d’un foreshadowing du futur Stand de Joseph dans Stardust Crusaders : le fameux Hermit Purple, qui se matérialise comme ces ronces qu’on peut voir. Malin.
– Bon, il y a quand même aussi un peu de foreshadowing sur cet arc. Particulièrement un plan assez célèbre, qui montre le destin de Caesar, et que je me garderai d’expliquer. Mais dons qu’une fois que vous avez vu l’arc, il sera difficile de vous enlever ces deux images de la tête…
– Un petit truc qui deviendra récurrent : comment montrer qu’une attaque est vraiment violente ? En lui faisant faire valser les crédits. Ici, c’est Wamuu qui fait dégager le nom du réalisateur, et remplace le « Kaze » (vent) de Kamikaze par « Arashi », l’orage !
– Une scène assez différente du reste de la vidéo est celle où toutes les « mains » se tendent vers la pierre, en fond, le tout dans des teintes de bleu. Joli, n’est-ce-pas ? Mais vous savez pourquoi cette scène est là ? En plus de symboliser les convoitises de la pierre d’Aja, c’est aussi une grande référence d’anime, puisque cette scène est directement tirée du générique de Kemonozume, une série du grand Masaaki Yuasa. Un bel hommage de fan de la part du réalisateur de Bloody Stream ! Une preuve ? Petit comparatif :
Et on a fait le tour. Bon, la dernière était intéressante quand même. J’espère. On passe aux personnages !
Battle Tendency n’est finalement pas une partie avec beaucoup de nouveaux personnages, contrairement aux autres arcs. Mais ceci n’empêche pas la flopée de nouvelles références musicales à vous présenter.
Personnages principaux et récurrents :
- Lisa Lisa, personnage principal féminin de l’arc, tire son nom d’une chanteuse américaine du même nom, connue principalement pour sa carrière avec son groupe Cult Jam. Comme le personnage, elle était donc accompagnée de 2 hommes en soutien de sa carrière ! La référence reste assez obscure, le groupe ayant eu une popularité limitée dans le temps, entre 1986 et 1989 (la première apparition de Lisa Lisa date de 1988).
- Joseph, le nouveau héros de la famille Joestar, n’a pas d’origine particulière en ce qui concerne son nom. Par contre, Araki fait un pied de nez récurrent à ceux qui pensaient que le nom de la « dynastie » JoJo venait du nom du héros de la chanson « Get Back« , des Beatles , en lui faisant sortir son walkman à la fin de chaque partie, et notamment en lui faisant écouter… cette même « Get Back« .
- Si Caesar Zeppeli partage sa référence musicale avec son grand-père Will, sur Led Zeppelin, ce n’est pas le cas de son prénom (qui vient de l’empereur romain César), donc rien à dire ici.
- C’est sans doute celle qui a le plus marqué les gens : tous les noms des 4 Pillar Men, les méchants de l’arc, sont tirés de groupes de rock des années 70 et 80 : Kars pour The Cars, Esidisi pour AC/DC, Wamuu pour Wham!, et enfin Santana pour… Carlos Santana. (On dit merci la modification des noms dans la romanisation pour éviter les soucis de droits éventuels)
- Enfin, plus subtil : l’objet de toutes les convoitises de cet arc, la fameuse Pierre Rouge d’Aja, vient du titre d’un album et d’une chanson du groupe de soft rock & jazz rock Steely Dan, « Aja ». Pourquoi une pierre rouge alors ? Aucune idée. C’est joli, non ?
Personnages secondaires :
- Joseph rencontre à un moment un espèce de taré nazi nommé Donovan, qui finit attaché à un cactus. Le vrai Donovan, chanteur de folk solitaire aux cheveux longs, a eu une vie moins bizarre et un destin moins cruel.
- Smokey Brown, le jeune afro-américain que Joseph aide dès le début de l’arc, est fort logiquement inspiré par les noms de 2 musiciens afro-américains eux aussi : Smokey Robinson, et James Brown. Pourquoi faire compliqué.
- Suzie Q, personnage finalement plutôt important de la famille (compagne de Joseph, notamment, ce qui entraine pas mal de choses pour la suite), tire son nom de deux références liées. Je m’explique. Au départ était « Susie Q », une chanson folk américaine des années 50, connue pour sa reprise par Creedence Clearwater Revival, à la fin des années 60. En parallèle, une chanteuse et musicienne nommée (réellement !) Suzi Quatro continue tranquillement sa carrière musicale, et enchaîne les tubes dans les années 70. Le croisement se fait alors quand en 1984, Suzi Quatro reprend « Susie Q », fort logiquement vu son nom. Araki va alors profiter du succès des 2 pour nommer son personnage comme la chanson, mais aussi comme l’artiste : le nom complet de Suzi Q étant… Suzie Quatro. Tout se recoupe !
- Wired Beck (en japonais « Wired no Beck« , donc « Beck, l’homme de fil de fer », quoi) , en plus d’avoir un prénom complètement con à cause de la romanisation, profite d’une double référence : le guitariste Jeff Beck, et son album… Wired, de 1976.
- Enfin, Loggins et Messina, les sous-fifres de Lisa Lisa, prennent leur nom à un vrai duo de soft rock des années 70, littéralement encore Loggins & Messina.
Maintenant, j’aimerais m’attarder un peu plus sur Kars. Enfin, sur The Cars, si vous avez bien suivi. Pourquoi en parler encore ? En fait, ça va bien plus loin que le nom, pour ce cas-là. Ceux qui ont vu ou lu cet arc se souviennent du combat final entre Joseph et Kars, à la fin de l’arc : [attention Spoiler, évidemment] Joseph, forcé de retenir Lisa Lisa par une corde pour l’empêcher de mourir, doit en même temps faire face à Kars ; ce dernier coupe la corde, et se retrouve pris dans le piège de Joseph, et est envoyé dans les pics par son Hamon. Plus tard, ayant récupéré ses pouvoirs en utilisant le masque et la pierre d’Aja, il est finalement expédié dans l’espace par la puissance d’une éruption volcanique combinée à son pouvoir amplifié par la pierre d’Aja. Ne réussissant pas à se débarrasser de l’air l’entourant, celui-ci gèle, et le laisse errant dans l’espace, pour l’éternité. En gros c’est ça.
Soit. Maintenant, lisez donc ces paroles extraites de la chanson « Hello Again« , des Cars :
You might have forgot
The journey ends
You tied your knots
And you made your friends
You left the scene
Without a trace
One hand on the ground
One hand in space
Vous voyez le lien ? Toute la dernière partie du combat (et peut-être plus pour les premières lignes) est vraisemblablement une référence à cette chanson. Et ça, bah c’est très très fort de la part d’Araki. Encore.
Bah putain, il aura mis le temps, cet article. Presque 2 mois. Et pourtant son contenu est plus maigre que le premier. :’D Certes, il est un peu moins introductif, et l’arc a moins de références. Le prochain par contre, y aura du pain sur la planche… Du coup je ne vous promets aucune date. Ou alors, « ça arrivera dans l’année ». Enfin j’espère. Malgré le délai, j’espère convaincre le fandom de musiciens et/ou d’otak’ qui fréquente possiblement ce blog. C’est quand même le but principal. Sur ce, je vais me reposer, j’ai une croisière spatiale à préparer.
Peace.
Illustrations :
- Battle Tendency selon Kurkoboltsi
- Divers screencaps d’épisodes de Battle Tendency, et un de Kemonozume.
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