Les mangas du mercredi #1
Des critiques brèves !
Aujourd’hui sur Fant’Asie, on inaugure un nouveau type d’article : les mangas du mercredi. Et comme son nom l’indique, ça ne sera publié que des mercredis.
Le but de ce type d’article est de chroniquer plusieurs tomes d’oeuvres de façon plus concise que ce que l’on fait habituellement. En effet, il va surtout s’agir de tomes de titres déjà abordés ici, mais qui ne nécessite pas spécialement un article complet.
En gros, c’est plus des tomes avec une numérotation déjà élevée.
L’intérêt est donc de parler de plus de mangas et de toujours donner un avis. C’est juste qu’il sera plus court et ira plus à l’essentiel
La Tour Fantôme – tome 5 de Tarô Nogizaka
Taïchi et Tetsuo sont à la recherche de l’écrivain Fuhenboku Sakai qui pourrait bien en connaître beaucoup sur la Tour Fantôme.
La rencontre avec cet écrivain va être synonyme de nombreuses révélations et interrogations, notamment autour du toujours plus inquiétant Marube, mais aussi de sa fille Satoko. Ces deux personnages gagnent en profondeur. D’un côté la jeune fille se dévoile et commence à devenir un vrai personnage à part entière. Quant à son père, on a un aperçu encore plus grand de sa perversité et sa sombre personnalité.
Nogizaka continue d’explorer le côté sombre de ses personnages qui cachent tous, semble-t-il, une perversion. Le mangaka instaure également une ambiance malsaine et oppressante, jouant énormément sur l’époque. Pour s’en convaincre, il suffit de voir la petite scène de massacre ayant lieu chez Sakai.
L’intrigue avance, lentement certes, mais petit à petit la lumière sur cette histoire commence à pointer le bout de son nez. On est toujours dans l’expectative concernant Tetsuo. L’intrigue fait des détours sur l’énigme de la Tour de l’horloge mais c’est pour mieux densifier le background et l’ambiance. Surtout que je pense que l’auteur ne fait pas ça pour rien. C’est juste que le fil rouge n’avance pas beaucoup. Mais cela se fait au bénéfice de personnages encore plus travaillés et intriguant, voir dérangeant.
Silver Spoon – tome 8 d’Hiromu Arakawa
Ce tome de l’excellente série Silver Spoon arbore un ton plus sombre qu’à l’accoutumée. Si tout débute avec la fabrication d’un fromage et notamment toutes les étapes indispensables, on bascule vite vers des thématiques plus dramatiques.
Mais Arakawa ne fait pas cela gratuitement. En effet, depuis le départ le tableau dressé de l’agriculture était presque idyllique. Mais la mangaka aborde ici les sujets qui fâchent et notamment la situation très précaire de certains agriculteurs.
Et pour cela, elle va se baser sur la situation d’Ichiro, que l’on a déjà suivi lors de sa défaite au cours d’un match de base-ball. Face aux difficultés financières de l’exploitation familiale, celle-ci va faire faillite. Mais cette chute entraine aussi des grosses difficultés dans la famille d’Aki.
Arakawa va beaucoup s’attarder sur Yugo et Aki et leur réaction face à ces difficultés financières. Et dans cet exercice elle se montrera particulière efficace. Les réactions sont crédibles et touchantes. Surtout qu’elle fait évoluer lentement les relations entre tous les personnages pour créer une alchimie encore plus grande. Ces deux personnages sont encore plus travaillés et deviennent de plus en plus passionnant et attachant. Yugô s’impose comme un personnage plein de surprise, passionné et finalement charismatique. Aki, elle se dévoile, et s’émancipe de plus en plus, pour le plus grand plaisir du lecteur.
On sent bien que ce tome marque le début d’une nouvelle ère dans Silver Spoon, peut-être moins gaie, mais plus réaliste et plus émouvant. Et ce changement est parfaitement orchestré par une Arakawa qui maîtrise son récit et ses personnages. Surtout qu’en plus elle parvient à créer une atmosphère dramatique, mais sans jamais oublier d’inclure des passages avec cette légèreté qui la caractérise, et avec un humour toujours agréable.
Peut-être le tome de Silver Spoon le plus abouti jusqu’ici.
Magi – The Labyrinth of magic – tome 17
Shinobu Ohtaka continue à densifier son univers avec un tome 17 riche en rebondissements et renseignements.
Après avoir découvert l’envers du décor de Magnostadt, Aladin et ses amis vont devoir se confronter au doyen : Mogamed.
Une grosse partie de cet opus se focalise sur ce personnage. Dans un premier temps, nous avons le droit à un petit cours d’histoire sur le passé des magiciens. Le Doyen narre la Grande Histoire au travers de la sienne. On voit ainsi mieux comment étaient perçu les magiciens il y a quelques années, par quelles épreuves ils ont dû passer pour en arriver là. Ce passage a pour intérêt, outre le fait d’apporter de la substance à l’univers, de travailler le personnage de Mogamed.
Elle permet d’atténuer l’impression d’un homme méprisable. On comprend son cheminement d’idées et son extrêmisme. Sa vision des kâfirs (les non-magiciens) bien que non-tolérable peut être comprise tant son passé est lourd. De fait, ce personnage devient plus ambivalent que ce qu’on pourrait penser. Il reste un fin manipulateur, extremiste, presque un dictateur, mais on comprend sa logique et ses souffrances. Surtout qu’il a quand même réussi à créer quelque chose de grand mais à quel prix ?
La fin du volume semble marquer l’emballement pour cet arc de Magnostadt. les révélations sur Titos vont accélérer les événements à venir et on sent que la suite s’annonce assez passionnante. Les empires et les forces du monde sont en marche et rien ne semble pouvoir arrêter une grande guerre qui s’annonce.
Plein de mystères et d’interrogations sont introduits. On a hâte de lire la suite, qui promet, surtout avec les retrouvailles probables entre Aladin et Ali Baba.