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Le Chapelier Fou - 7 Milliards d’Aiguilles : attention ça pique !

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Hikaru, nouvelle dans son lycée, mène une existence solitaire, et ne quitte jamais son casque audio même en cours. Elle va pourtant devoir partager son corps avec une entité extra-terrestre, Exaether, lequel a besoin d’un hôte pour survivre sous notre atmosphère, et a accidentellement détruit l’enveloppe d’Hikaru lors de son arrivée.
Il est à la poursuite du Maelström, un destructeur déjà responsable de la disparition de toutes formes de vie sur plusieurs planètes.

Doki-Doki est un éditeur qui… euh… sur lequel je n’ai pratiquement rien à dire. Je sais que c’est la filiale manga de l’éditeur Bamboo – mais si, vous savez, Les Profs, Les Gendarmes, Les Ostréiculteurs, c’est eux – mais j’ai du mal à vraiment saisir ses tenants et aboutissants. L’image qu’il me renvoie aujourd’hui, ce serait celle d’un spécialiste de la Série B ; comprenez des manga plus divertissants et superficiels qu’autre chose, pas forcément mauvais mais en tout cas dispensables. Si je devais trouver un exemple-type chez un autre éditeur, ce serait Devil Devil chez Pika. Il y a aussi des gros seins et des séries à licence comme Tales of… et Puella Magi Madoka Magica. Ce n’est pas forcément une politique qui me parle, mais je comprends qu’il soit difficile pour un petit éditeur de faire son trou sur le marché français ; je n’ai rien contre eux, je trouve au contraire leurs éditions de bonne facture, donc s’ils s’en sortent de cette manière, tant mieux.

Après, pour avoir apprécié chez eux un titre mature comme Aya, Conseillère Culinaire et une comédie-culotte typique des années 80 comme L’Académie des Ninjas, je regrette qu’ils n’aient pas poursuivi dans ces voies. Mais je sais que ces séries-là en particulier n’ont pas réussi à trouver leur public malgré leurs qualités, donc je comprends parfaitement ces choix de la part de Doki-Doki.
Sinon, j’ai aussi lu ou suis en train de lire Otaku Girls et Broken Blade, deux titres que j’apprécie. Hormis Space Chef Caisar, prêté par un ami fan de l’auteur, je ne peux donc pas dire avoir été spécialement déçu par l’éditeur par le passé. Mais il vaut bien se dire que c’est parce que j’ai lu très peu de manga chez eux, et que je ne les ai certainement pas choisi au hasard.
Comme je l’ai indiqué, j’ai un bon à-priori sur la qualité de leur travail, mais l’image que j’ai de leur politique éditoriale ne m’encourage pas forcément à tester régulièrement leurs nouveautés.

7 Milliards d’Aiguilles n’est pas une série qui m’attirait spécialement, en raison d’un synopsis un peu passe-partout (avec un côté Ultraman) et de l’éditeur en question. Ou du moins, elle m’attirait autant que n’importe quel manga lambda qui peut sortir en France dans une indifférence quasi-générale ; que ce soient le résumé, les couvertures, ou le nom de l’auteur, je ne ressentais rien qui m’aurait donné envie de lire ce titre en particulier parmi tous ceux existants.
C’est Tetho qui, à la sortie de la série il y a quelques années, m’en avait fait l’article, sans pour autant que je me laisse tenter. Mais j’ai noté ça dans un petit coin de ma tête.
Lors de la dernière Japan Expo, Doki-Doki était le seul éditeur à proposer des promotions sur ces manga, qui en l’occurrence permettaient notamment de repartir avec l’intégralité de la série, soit 4 tomes, pour seulement 15€. Alors que, toujours avec l’ami Tetho, nous passons sur le stand pour nous renseigner sur une éventuelle suite de Broken Blade (qui a changé d’éditeur au Japon), il en profite pour me reparler de 7 Milliards d’Aiguilles, insistant sur le fait qu’à ce prix-là, cela vaut le coup. Je vous laisse deviner la suite.
Après lecture, je vous dirai que je ne regrette pas mon achat, mais que cela ne valait effectivement pas plus de 15€.

C’est donc l’histoire d’Hikaru, une lycéenne japonaise asociale, qui par un coup du sort légèrement ironique se retrouve à cohabiter avec une entité nommée Exaether, et bavarde de surcroit. Cela nous mène à un début presque comique, avec ce personnage à la Shinji Ikari obligé bien malgré lui de converser avec un parasite indésirable.
Mais la série prend rapidement un ton beaucoup plus sombre, puisqu’il s’avère que cette créature doit combattre le Maelström, autre entité alien mais dont l’existence ne semble vouée qu’à la destruction des espèces vivantes.
Comme le mangaka fait bien les choses, il a atterri dans le corps d’un autre élève du lycée ; les deux s’affrontent – puisque la fusion avec Exaether a doté notre héroïne de capacités surhumaines – mais se séparent sur un match nul. N’ayant pas pu voir exactement qui il a combattu, Maelström va commencer à s’en prendre à toutes les filles ressemblant à Hikaru, et cela va provoquer un massacre.
7 Milliards d’Aiguilles est un manga violent, non seulement ça mais il est aussi glauque. Maelström ne se contente pas de découper ses victimes en balançant du sang partout, il peut aussi les absorber sous la forme d’amas de chaire humaine ; il intègre alors leurs souvenirs et leur personnalité, mais ceux-ci sont dès lors mortes. Et si d’aventure il devait s’en prendre à des proches de l’héroïne, il aurait à sa disposition une arme psychologique redoutable.

C’est comme cela que 7 Milliards d’Aiguilles m’avait été vendu, donc il n’y a pas de surprise. Le trait de Tadano Nobuaki parait simpliste mais diffère suffisamment du tout-venant pour donner une identité au titre, et l’histoire se laisse parcourir avec grand plaisir. Sans être exceptionnel, cela passe tout seul et cela correspond à ce que j’en attendais.
Beaucoup plus surprenant, c’est la façon dont est agencé ce manga. Sans vouloir non plus dévoiler l’intrigue, la série résout ses enjeux dès le premier tome. Le second est consacré au passé de l’héroïne, et les deux derniers développent une troisième histoire. Bien sûr, tout cela se fait de manière relativement logique, puisque chaque arc aura des conséquences qui se répercuteront sur la suite ; ce n’est pas totalement un hasard si tout cela arrive à Hikaru en particulier.
Enfin, « pas totalement un hasard », il faut le dire vite. Si elle croise un adversaire dans le tome 2, c’est au contraire totalement un hasard ! Enfin, c’est surtout voulu par l’auteur, car sans ça, impossible de faire progresser quoi que ce soit… Facilité ? C’est une évidence. Le résultat est aussi bon que dans le premier volume, mais il ne faut surtout pas chercher le pourquoi du comment.
Honnêtement, le mangaka ne fait même pas semblant d’écrire quelque chose de cohérent ; l’impression que cela m’a laissé, c’est qu’il était parti pour une série en un tome, il règle toute son histoire en fonction, et doit donc truander un peu pour pouvoir écrire cette suite. Mais ce qui en ressort méritait effectivement le coup d’œil, donc bon, je vais faire comme si je n’avais rien vu.

La dernière histoire, celle présente dans les volumes 3 et 4, se situe malheureusement un cran en-dessous en terme d’intérêt et de plaisir de lecture. Là encore, le mangaka joue avec la logique pour mettre en place une intrigue supplémentaire, et ce n’est pas forcément en accord avec ce qu’il avait raconté précédemment. Même si dans le lot, il introduit tout-de-même un ou deux thèmes plus intelligents que la moyenne, qui m’ont interpelé. Hélas! si le tome 3 se laisse lire sans déplaisir, le dernier s’avère trop linéaire, pour aboutir à une conclusion moins impressionnante que ce que l’auteur avait pu nous proposer jusque-là. C’est donc assez dommage.
Dans l’ensemble, je garde une bonne impression de ce manga, malgré de nombreuses facilités dans son écriture. Le mangaka arrive régulièrement à nous surprendre avec des retournements de situations inattendus (notamment à la fin du second tome), il possède une bonne maitrise de ses scènes d’action, et il en découle une lecture des plus appréciables, avec trop de défauts pour être véritablement transcendante, mais pas non plus bonne à jeter.
Comme je l’ai indiqué plus haut, je ne regrette pas mon achat, mais cela ne valait pas plus de 15€.


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