Quantcast
Channel: Nanami.fr - flux général
Viewing all articles
Browse latest Browse all 14946

Le Chapelier Fou - Une question de bon sens

$
0
0

Même en lisant des manga depuis maintenant une quinzaine d’années, il m’arrive de me poser des questions existentielles.

Commençons par un nombre : 180. Cela correspond aux tomes de manga qu’il me reste à rattraper. Car oui, je ne parle là que de séries commencées, mais que je n’ai pas encore réussi à mener à leur terme, ou pour lesquelles je ne suis tout simplement pas à jour. Je vous épargnerai le coût nécessaire – en partant du principe que je peux tout trouver en neuf – mais sachez que même avec les 5% octroyés par la Loi Lang et un taux de change avantageux, cela nécessiterait plus des deux tiers de mon salaire mensuel. Salaire déjà bien entamé par les titres dont je suis la publication régulièrement, mais j’y reviendrai.

Pour ce qui est des séries concernées, sachez que nous y trouvons du lourd, ou du moins des titres pour lesquels je possède un fort attachement : Barakamon, Dorohedoro, ou encore Skip Beat, pour ne citer qu’eux. Et j’ai volontairement exclu celles commencées mais qui ne constituent pas une priorité (Freezing et One Piece), ainsi que celles dans lesquelles j’aimerais me lancer, et pour lesquelles je n’ai toujours pas franchi le pas (comme Lollipop ou Hana Yori Dango). Comme vous pouvez le constater, certaines sont encore en cours de publication, tandis que d’autres non. Et si le nombre de volumes varie fortement d’un titre à l’autre, le retard que j’ai à rattraper aussi ; il ne me manque qu’une dizaine de tomes de Slam Dunk, mais ce n’est pas non plus une absolue priorité.

Outre leur statut particulier, ces manga ont un autre point commun : je les ai tous testé alors que plusieurs volumes étaient déjà disponibles en langue française. Ils m’ont attiré sur la foi d’une bonne réputation ou d’une adaptation de qualité, mais pour autant, je ne les ai pas commencées lorsqu’il s’agissait encore de nouveautés.
Cela marche aussi dans l’autre sens : toutes les séries dont je suis la publication, à l’heure actuelle, furent démarrées dès sortie de leur premier tome. Y compris Naruto, qui détient évidemment le record de longévité. Seule exception : Claymore, mais cela m’aura pris du temps pour rattraper mon retard ; ce que je n’ai réussi que grâce à une mise en pause prolongée du côté des éditeurs, et à deux anniversaires utilisés au profit de cette seule série.

Pour être honnête, ce n’est qu’en préparant cette chronique que je m’aperçus suivre la quasi-totalité de mes titres en cours depuis leur premier volume. Il fût un temps où, forcément, ce n’était pas le cas : lorsque j’ai plongé dans le monde merveilleux des manga, la plupart des séries attirantes étaient déjà bien avancées voire carrément terminées, et je n’avais pas de réelles contraintes m’empêchant de me lancer dans l’une d’elles. Des contraintes ? Comme je l’ai déjà mentionné, aujourd’hui, rien que les publications régulières entament mon salaire de façon conséquente, ce qui laisse peu de place pour le reste. Et encore, heureusement que je ne paye pas mes impôts en France.
Si, en 2014, j’ai réussi à venir à bout de Sakura, la Chasseuse de Cartes, Simple comme l’Amour, et Touch, c’est tout simplement car, à la faveur du hasard, j’ai réussi à débloquer des budgets pour en prendre l’intégralité d’un seul coup. Impossible d’avoir du retard sur la parution dans ces circonstances. Tandis que j’ai préféré tester Arata avec ses premiers tomes, avant de décider de le continuer ou non ; de toute façon, le titre n’est même pas terminé au Japon.

Je dirai que plusieurs mécanismes psychologiques interviennent ici. Déjà, lorsque sort un nouveau tome d’une série que je suis, cela signifie qu’il ne me manque jamais que celui-ci pour rester à jour ; un tome, ce n’est pas beaucoup, c’est facile de trouver les moyens. Et puis, il y a l’attrait de la nouveauté, voire une certaine habitude dans le fait d’acheter régulièrement un manga, un peu comme un magazine. Quand je fais mes courses, je ne prends qu’un volume de telle série, un volume de telle autre, et ainsi de suite ; alors que pour compléter, au moins en partie, un de mes manga lacunaires, il faudrait par exemple en prendre 10 volumes d’un coup, le ressenti n’est pas le même.
Vous me direz, je pourrais décider d’un planning d’achat, un tome à la fois. Seulement, je sais très bien ce qui arriverait : d’un mois sur l’autre, j’estimerais ne pas avoir un budget suffisant pour me permettre d’acquérir tel ou tel tome, que je les prendrais plus tard, et que je ne peux de toute façon pas être tellement plus en retard que je le suis déjà. Ce sont forcément eux qui en pâtiraient, justement pour éviter que mes séries régulières ne rejoignent la liste des incomplètes.

Un autre problème se pose. Avec une dépense déjà conséquente pour les manga, je ne peux plus me permettre de me lancer sans réfléchir dans n’importe quelle nouveauté un tant soit peu attirante (alors que j’ai tendance à me laisser tenter). Or, Free Fight et Slam Dunk mis-à-part, il s’agit systématiquement de séries en cours de publication, qui une fois rattrapées viendraient peser à leur tour sur mon budget mensuel. C’est encore pire pour un titre comme Kenichi, le Disciple Ultime, dont la longueur est déjà ahurissante, et que je risque de trainer pendant de très longues années par la suite.
J’aurais donc tendance à attendre qu’elles s’arrêtent, ce qui les rend au passage plus facile à compléter. J’essaye justement de progresser un peu sur Free Fight, puisque la série est terminée ; mais avec ses 39 tomes au compteur, il me faut un peu de temps. Le revers de la médaille, c’est que je risque évidemment ne plus trouver les anciens volumes au bout de quelques temps.

Maintenant, je tiens à expliquer le pourquoi d’un tel article. Pour se faire, il convient que j’évoque deux titres : Bienvenue au Club et Mimic Royal Princess. Je ne reviendrai pas ici sur leur synopsis, car ce n’est pas le propos. Si j’en parle, c’est car ils présentent des caractéristiques communes (outre la présence d’au moins un personnage travesti) : je les ai tous deux commencés dès la publication française de leur premier tome, et je les ai tous deux trouvés corrects, mais sans plus. Toutefois, ils ont tous deux titillés suffisamment ma curiosité pour que je décide de leur donner leur chance.
Ou, du moins, c’est une décision que j’avais prise pour Bienvenue au Club, au point d’en être arrivé au quatrième tome sans vraiment avoir l’impression d’être plus avancé. Mais Mimic Royal Princess, une nouveauté de Janvier, m’a poussé à me remettre en question, puisque cela faisait maintenant deux séries que je décidais de continuer avant tout par curiosité, mais sans être réellement convaincu.

En y réfléchissant, je me suis rendu compte de deux choses. La première, c’est qu’une des raisons pour lesquelles j’avais décidé de prolonger l’expérience avec ces deux séries, c’est car il s’agissait de nouveautés ; il n’y avait aucun tome à rattraper, et leur présence dans l’actualité les rendait aussi plus aisées pour moi à acquérir. Tandis que si je les avais testées alors qu’elles étaient déjà avancées, je ne serais sans doute pas allé plus loin.
La seconde, c’est qu’elles ne tiennent absolument pas la comparaison face à toutes celles que je souhaiterais compléter, tout simplement. A partir de là, une question toute bête : pourquoi continuer un titre qui ne m’intéresse que moyennement, alors que j’ai l’impression de ne pas avoir les moyens nécessaires pour en lire d’autres qui m’attirent bien plus, dont la lecture me procure plus de plaisir ? La réponse, je l’ai donnée plus haut : il est plus facile d’acheter un tome d’une série déjà régulière.
Néanmoins, j’ai envie désormais d’apporter une nouvelle réponse : il n’y effectivement aucune raison valable derrière ce comportement. Pour Bienvenue au Club et Mimic Royal Princess, la sanction est tombée, sans appel : les cinq volumes en ma possession partiront à la revente dès mon retour en France.
Cela ne signifie pas, hélas!, que j’arriverai à poursuivre ma découverte des manga de qualité cités dans cet article ; mais à un moment, il faut savoir faire des choix.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 14946