Woodstock – tome 1 de Yukai Asada

Rock’n'roll !!!!!

Voici un nouveau seinen au catalogue de Glénat. Et celui-ci se veut musical et moderne. Woodstock, c’est du rock, du punk et de la musique indé en format manga. Même si les références à la culture musicale des années 70-80-90 sont bien présentes, c’est un titre résolument moderne.

Woodstock réveillera-t-il votre culture rock ?

Woodstock – tome 1 de Yukai Asada est édité par Glénat et est disponible à la vente depuis le 22 mai 2013

Résumé de Woodstock 1 chez Glénat

Résume de l’éditeur :

Passionné de musique rock, c’est dans sa chambre que Gaku a fondé son groupe fictif, « Charlie ». Seulement, les morceaux qu’il poste sur Internet défraient la chronique ! Pris dans ses contradictions, le jeune homme va devoir apprendre à surpasser ses angoisses et pour donner corps à ce qui n’était il y a peu qu’un fantôme.

Le nouveau Beck ?

Woodstock est un nouveau seinen ayant à trait à la musique et plus particulièrement au rock et au punk. Forcément avec une telle description, on ne peut que penser à Beck d’Harold Sakuishi et dans une moindre mesure à Detroit Metal City.

Malheureusement n’ayant pas lu ces oeuvres (oui je sais, ce n’est pas bien pour Beck), je ne pourrais pas m’amuser au jeu des comparaisons.
Toujours est-il que ce Woodstock suit les pas du passionné de vieux rock et du punk à l’ancienne Gaku. Mais ce dernier est très réservé. On a du mal à croire que, seul, il est à l’origine du groupe Charlie, qui commence à rencontrer un petit succès sur le net, qui commence à faire le buzz. Avec son métier de livreur, il va être amené à rencontrer des personnes qui partagent sa même passion et ses mêmes goûts musicaux. C’est le cas de Shiina, dirigeante d’une salle de concert rock, fan du travail de Charlie, sans savoir que c’est ce discret Gaku qui en est à l’origine.

Ce premier tome va s’efforcer de nous présenter Gaku, ce timide jeune homme et sa passion pour le rock. Au gré de ses rencontres, on le verra évoluer et se dévoiler aux autres, malgré cette réserve qui le caractérise. Cette ouverture ne se fait que par un biais : la musique. Même si Gaku, loin du stéréotype du rockeur ou du punk, se révèle attachant et intéressant, notamment parce que son amour de la musique transpire, on regrettera quelques exagérations comportementales. Ces dernières font un peu tâche car l’histoire se veut crédible.
On croisera aussi d’autres personnages intéressants, qui commencent à être développés mais qui manque un peu de finesse dans leur traitement. Je pense notamment à son ami à la coupe afro ou encore même à Shiina.

D’un point de vue narration, Yukai Asada arrive très bien à introduire son récit et son ambiance, avec beaucoup de simplicité. La musique est centrale et on ressent bien cela. On en viendrait presque à entendre les riffs de guitare. Le mangaka joue beaucoup sur cet aspect, ce qui fait que la narration est assez simple mais fluide. On sent que le but recherché est de placer le personnage dans un univers musical. Surtout que l’auteur semble être une bible sur le rock et le punk. Il distille régulièrement des références plus ou moins pointues sur ces styles musicaux entre les différents The Ramones, Sex Pistols, ou encore d’autres groupes de la scène indé. Ce qui facilite l’immersion. Surtout que ces références passent très bien et ne font pas trop étalage de culture. De plus, elles ne rebuteront pas les néophytes car il y a un coté assez didactique et aussi parce que la non-compréhension ou appréciation de ces dernières n’empêche pas de bien suivre l’histoire.

Graphiquement, le trait de Yukai Asada se veut réaliste et contemporain. On se plonge facilement dans cet ambiance. Surtout que le mangaka a un certain talent pour faire vivre la musique. Le dessin pourrait être plus que sympathique, mais l’artiste a encore certaines lacunes un peu dérangeante. Déjà il manque de régularité. Certaines planches sont très belles, détaillées et travaillées et d’autres donnent moins cette impression.
Ensuite, il nous offre des angles de vue assez étranges. Cela vient très probablement d’un problème de perspectives non maîtrisées. De plus, on en revient au problème de constance, mais les personnages souffrent parfois d’un problème de proportion et d’aspects différents. Ils n’ont pas forcément toujours la même silhouette, le même gabarit. On les reconnait, mais tout en ayant l’impression qu’ils sont différents. Ce qui peut-être perturbant parfois.

Pour conclure, Woodstock – tome 1 de Yukai Asada est un manga musical sympathique, avec une vraie maîtrise de l’aspect musical. Le scénario est simple mais efficace, faisant la part belle au rock. On rentre facilement dans l’histoire, grâce à des personnages intéressants et parce que la passion pour la musique transpire des pages. Le mangaka arrive à nous faire vivre cela très facilement, notamment par le biais de références bien senties.
Le gros défaut de ce Woodstock réside dans l’inexpérience du mangaka. Ce dernier manque de finesse dans le scénario et la caractérisation des personnages. Mais il est surtout inégal dans son dessin. Son trait pourra et devra s’améliorer notamment sur les perspectives et dans la constance.
Woodstock est encore jeune et ça se voit. Mais il y a une personnalité, un amour pour le rock, le punk, et un charme qui font que j’ai envie de donner sa chance au titre. Il possède plusieurs cordes à son arc et pourrait bien s’améliorer et laisser parler pleinement son potentiel.

Et vous qu’avez-vous pensé de ce titre ?