Red Eyes Sword – Akagame ga Kill ! – tomes 1 et 2 de Takahiro et Tetsuya Tashiro
Un shônen tranchant !
Red Eyes Sword – Akagame ga Kill ! est un shônen qui était attendu de pied ferme chez nous. Ce titre issu du Gekkan Gangan Jokerétait précédé d’une belle petite réputation. Notamment, son côté sanglant et sans pitié.
Et c’est Kurokawa qui édite ce manga prometteur.
Mais l’attente est-elle à la hauteur de la lecture ?
Mon petit conseil personnel, c’est de lire les deux premiers tomes avant de juger le juger.
Red Eyes Sword – Akagame ga Kill ! – tomes 1 et 2 de Takahiro et Tetsuya Tashiro sont édités par Kurokawa et sont disponibles à la vente depuis, respectivement, les 11 septembre et 13 novembre 2014.
Résumé de Red Eyes Swod – Akagame ga Kill ! 1 et 2 chez Kurokawa
Résumé du tome 1 :
Dans un monde médiéval-fantastique où l’injustice fait partie du quotidien, le jeune Tatsumi décide de quitter son village natal afin d’intégrer la grande armée de l’empire. Il espère ainsi gagner suffisamment bien sa vie pour subvenir aux besoins de son village. Il rencontre quelqu’un qui pourrait lui permettre d’intégrer le prestigieux corps armé.
Résumé du tome 2 :
Tatsumi a rejoint la troupe de tueurs du Night Raid et continue sa formation d’assassin. La prochaine mission est d’éliminer un coupeur de têtes qui sévit la nuit dans les rues de la capitale. Mais ce bourreau sans pitié possède une arme de l’Arsenal impérial, ces fameuses armes dont la puissance est si grande que lorsque deux adversaires s’affrontent, l’un des deux doit fatalement mourir? Or, la plupart des membres du Night Raid en possèdent une. Est-ce là le début d’une longue série de combats à mort ?!
Action, sang et rebondissements
Pour la rentrée littéraire de 2014, Kurokawa a lancé son nouveau gros titre, un shônen (mais classé en seinen en France) du nom de Red Eyes Sword – Akagame ga Kill ! Ce manga risque, peut-être, de vous parler puisqu’il existe un anim’ devenu populaire.
L’histoire est celle de Tatsumi un provincial qui monte à la Capitale pleins d’idéaux en tête et souhaitant sauver son village. Il était accompagné de deux amis, partageant les mêmes rêves que lui. Mais ils durent se séparer.
Il va vite apprendre les dures réalités de la vie à la capitale en se faisant vite voler et en se retrouvant à dormir dehors. Mais, une jeune fille de bonne famille va le recueillir. Cependant, sous ses airs angéliques, la réalité pourrait être tout autre. C’est ainsi qu’il va découvrir le vrai visage de cette ville : corrompue, malsaine et sans pitié pour les pauvres et les faibles. Mais il existe une organisation qui a décidé d’éliminer le mal à la racine : les assassins du Night Raid. Par une succession d’événements, Tatsumi va rejoindre ce groupe.
Le premier tome se veut assez introductif. On comprend rapidement dans quel monde nous sommes, que le pouvoir en place est corrompu, avec une suprématie des puissants, sans une once de compassion pour les plus pauvres qu’ils écrasent. Il y a donc toute une dimension politique à ce shônen qui donne de la saveur à ce déchaînement de violence. Ainsi, même si nous en sommes qu’aux prémices, on sent qu’il y a du fond derrière, avec ce contexte, ces rebelles et ces assassins.Ensuite, Takahiro nous présente le Night Raid. Ce dernier est introduit de manière sanglante et brutale. Mais au fur et à mesure des pages, le scénariste nous explique son fonctionnement, ses motivations et nous présente les personnages qui le compose. Et ce, au travers d’une structure avec un chapitre pour une mission dans laquelle Tatsumi fait équipe avec un nouveau membre. Même si l’intérêt des ces missions est discutable, cela permet surtout de donner plus de profondeur aux membres de Night Raid. Ces derniers deviennent attachants rapidement et le lecteur a déjà de l’empathie pour eux. Chaque membre a une personnalité propre, parfois un peu caricaturale, mais ça fonctionne bien.
Mais il n’en reste pas moins des assassins. Et à ce titre, ce shônen joue la carte du sang et de la violence. Ce Red Eyes Sword – Akagame ga Kill ! n’est pas à mettre entre toutes les mains car c’est parfois gore et le propos dur. Il suffit de voir la première partie de l’histoire un peu dérangeante pour s’en convaincre.
Le deuxième volume confirme la bonne impression laissée par le premier mais tout en allant plus et en complexifiant l’histoire. De fait, ce manga surprend dans son déroulement, et certains rebondissements. La première partie de cet opus est assez classique mais permet de mieux appréhender les capacités de Tatsumi et surtout de ses compagnons. D’ailleurs le « héros » est presque relégué au second plan et a du mal à justifier son statut de « personnage principal ». Mais les choses sérieuses vont commencer avec la seconde moitié. En effet, des affrontements terribles vont avoir lieu et vont mettre en exergue les véritables capacités de combat de certains membres du Night Raid.
Mais ce deuxième tome vaut le détour essentiellement pour deux raisons : les armes impériales et le cliffhanger de fin. Pour ce qui est des armes impériales, ce petit ajout vient rajouter de l’intérêt au titre. Tout d’abord parce que cela semble être un élément scénaristique qui pourrait être important. Ensuite, cela rajoute une autre dimension à la mission du Night Raid. Et surtout cela promet des combats spectaculaires, et on en a déjà un petit aperçu, avec ces armes aux capacités étonnantes et mystérieuses. On se doute que les membres de cette organisation vont rencontrer une ribambelle de possesseurs d’armes impériales. Et ça, ça m’enthousiasme. D’ailleurs les mangakas introduisent déjà des personnages puissants qui seront amenés à croiser la route de nos protagonistes.
Pour ce qui est du cliffhanger de fin, sans le dévoiler, celui-ci est assez impactant. On ne le voit pas forcément venir. Cela nous prouve que ce Red Eyes Sword pourrait être plus surprenant que prévu. Le tout est bien amené avec des combats intenses et rythmés. Ce rebondissement donne furieusement envie de lire la suite. Il prouve que ce manga peut prendre plein de directions différentes, plus ou moins sanglantes, et qu’il peut ne reculer devant aucun rebondissement. Il se pourrait que ce titre s’éloigne des sentiers et poncifs du genre, même s’il ne peut renier sa classification shônen. On retrouve de grands classiques du shônen, mais il est capable de sortir de cette case » pour loucher vers le seinen.
Graphiquement, le trait de Tetsuya Tashiro est agréable. Son charadesign est très bon, même si c’est parfois simple, et les personnages sont expressifs. Il montre tout l’étendu de son talent lors des scènes d’action soignées, lisibles et très rythmées. Ses planches sont assez fournies et permettent de bien immerger le lecteur dans son monde.
Si je devais faire un reproche ça serait au niveau du décalage dans la représentation des personnages un peu trop shônen, un peu trop enfantin, alors que le récit est violent et rude. J’aurai préféré que les visages soient moins simples, bien que les personnages aient un bon charadesign.
Pour conclure, Red Eyes Sword – Akagame ga Kill ! – tomes 1 et 2 de Takahiro et Tetsuya Tashiro se positionne déjà comme un titre avec un très fort potentiel. L’univers semble cohérent, avec un vrai rapport de force, mâtiné de politique et de manipulations. Les personnages sont déjà attachants et leurs combats passionnants.
La violence proposée, le côté brut des combats et les rebondissements font de ce manga un titre percutant et marquant. Tous les ingrédients sont là pour passionner le lecteur et pour croire en ce titre. Espérons que la suite me donne raison.
Et vous qu’avez-vous pensé de ce titre ? Trouvez-vous aussi qu’il a un sacré potentiel ?