Castlevania est un nom du passé, qui sonne aux oreilles des vieux gamers comme un écho de NES, tout de pixels vêtus. Et si c’est avant tout cette image ancienne qui nous vient à l’esprit, c’est parce que la licence n’avait jamais vraiment franchi avec succès le cap de la 3D. Jusqu’à Lord of Shadows en tout cas, qui a pris à cœur de faire renaître la famille Belmont de leurs cendres et y arrive à merveille.
On contrôle donc Gabriel Belmont, représentant de l’Ordre de la Lumière, dont le quotidien est de tataner les sbires du Mal. Sauf qu’aujourd’hui, sa femme a été assassinée, alors c’est une affaire personnelle. Et un deux-en-un, car si défaire les trois grands Seigneurs noirs qui contrôlent la région serait un bien pour les habitants, il semblerait surtout que cela puisse lui conférer le pouvoir de ramener sa belle du Royaume des Ombres.

Armé de sa croix, Gabriel peut à la fois transpercer les vampires et en projeter la chaine, tel un fouet d’attaque ou de voltige.
Le seigneur des Lycaons, la Reine des Vampires et la Mort en personne, saupoudré de quelques passages chez les sorcières du coin, voilà ce qui nous attend.
Ce nouveau Castlevania est un pot-pourri de tout ce qui s’est vu ces dernières années dans le jeu vidéo. Une sélection habile et parfaitement maîtrisée de toutes les qualités de gameplay. Situations diverses, combos complexes mais intuitifs, nervosité, variété, des énigmes mais pas trop, de l’exploration mais pas trop, du script mais pas trop, des titans sur lesquels il faut grimper, un bestiaire qui a de la gueule, une bonne durée de vie… un best of des plus agréable, car réglé avec minutie, et possédant tout de même assez de personnalité pour lui conférer une identité propre.

La référence aux titans de Shadow of the Colossus est évidente dans ces phases… on y verra de l’inspiration ou de la copie, mais en tout cas, ça fonctionne bien.
Cette identité vient en grande partie d’une ambiance superbe. Les décors sont vastes et très cinématographiques, les musiques épiques, et une aura d’ancienneté plane partout. De la voix so british du conteur aux menus en livre ancien et dessins esquissés, l’aventure a des relents d’épopée antique.
De petits défauts sont présents évidemment, comme un aliasing catastrophique dans certains niveaux comme le premier (quelle idée de choisir ce niveau ultra-moche pour la démo, alors que le reste est superbe !), quelques temps morts, quelques approximations de contrôle du personnage, mais rien de bien embêtant.
Seule la complexité du gameplay pourrait éventuellement rebuter un peu tant les possibilités sont énormes. Entre les combos multiples, les objets, et l’alternance magie de la lumière et magie de l’ombre, même le mode de difficulté standard devient vite exigeant, car nécessitant de se souvenir en permanence des possibilités de mouvements énormes, au risque de bloquer ou tourner en rond si on en a oublié un. Un jeu qui demande pas mal au joueur donc, mais lui offre tellement que le résultat est forcément gratifiant.
Avec un final éclatant, sublimant une trame scénaristique pourtant très classique, ce Lord of Shadows nous laisse sur un cliffhanger alléchant et donne définitivement envie de suivre à nouveau les aventures des Belmont.
