Green Blood – tome 5 de Masasumi Kakizaki
La conclusion de ce western
La série Green Blood prend fin avec ce cinquième et dernier opus. Au fil des tomes Masasumi Kakizaki aura su prouver sa qualité de mangaka avec ses dessins magnifiques et son histoire qui se lit avec grand plaisir.
C’est avec un petit pincement au cœur que j’ai attaqué cet ultime volet, avec cette question entêtante : la fin va-t-elle être réussie ?
Green Blood – tome 5 de Masasumi Kakizaki est édité par Ki-oon et est disponible à la vente depuis le 03 juillet 2014.
Résumé de Green Blood 5 chez Ki-oon
Résumé de l’éditeur :
Montana, juillet 1867. Les troupes de l’armée des États-Unis stationnées au fort C. F. Smith sont en mauvaise posture face aux assauts des Sioux. Le gang Crimson leur propose alors ses services… et a tôt fait d’anéantir les guerriers indiens à coups de mitrailleuse Gatling.
Luke et Brad, qui poursuivent leur route, tombent par hasard sur un des rescapés du massacre, un Peau-Rouge nommé Black Horse, dont ils pansent les blessures avant de le ramener parmi les siens. Mal leur en prend : ils sont aussitôt faits prisonniers ! Mais ivre de vengeance, Black Horse s’associe aux deux frères pour faire tomber la tête d’Edward King…
La vengeance des frères Burns
Ce cinquième opus de Green Blood marque la fin de cette série courte globalement enthousiasmante. Que de chemin parcouru depuis le premier tome et la description du quartier des Five Points et avec Brad en Grim Reaper et Luke en inoffensif jeune travailleur. Mais depuis New York, nos deux frères auront voyagé à travers le pays et auront bien changé. C’est surtout vrai pour Luke qui passe du garçon gentillet mais inoffensif à un redoutable manieur de revolver.
Les deux frères vont donc en finir une bonne fois pour toute avec Edward King et mettre fin, d’une façon ou d’une autre, à leur quête vengeresse. Mais avant de s’affronter dans un final grandiose, il y a toute une partie sur les indiens.
On peut reprocher à l’oeuvre de Masamsumi Kakizaki de jouer un peu trop avec les poncifs du western (et c’est encore plus vrai sur les derniers volumes). Il manquait encore les braves guerriers indiens. La chose est corrigée avec cete partie qui se concentre sur ce peuple et sa bravoure au combat. Le contexte est rapidement expédié, les personnages vite brossés et le tout se conclue assez rapidement autour d’une bataille peaux rouges vs hommes blancs, avec au milieu une petite gatling qui fait du dégât. Très honnêtement, je n’ai pas vu l’intérêt de ce passage si ce n’est celui de rapprocher encore plus les frères de leur objectif.
Mais l’affrontement final se fera dans la ville de Kansas City ou Edward King va réserver une dernière petite surprise et rendre encore plus dantesque cet ultime affrontement. Toute la haine accumulée au cours des années, toutes les épreuves traversées vont se matérialiser dans ce dernier acte qui scellera les retrouvailles familiales. L’action sera donc bien au rendez-vous sur fond de prises d’otages. Mais avant de confronter réellement le père et ses fils, Brad et Luke vont devoir l’approcher et donc se coltiner les lieutenants du colosse.
Si le tout s’avère divertissant, concluant à grand coup de revolvers, d’explosions ce Green Blood, il manquera clairement un peu de finesse au tout.
A part la stratégie d’Edward, tout le reste est assez cousu de fil blanc, un peu cliché et expédié un peu trop rapidement. Kakizaki nous propose un déroulé des événements assez convenu. On peut citer la présence de lieutenants, sorte de sous-boss, avec des spécificités bien clichées comme la gâchette, le spécialiste en explosif, le sniper… On peut aussi parler des sauvetages salvateurs, des bons sentiments des deux frères et quelques dialogues un peu bateaux. Ce n’est pas déplaisant pour autant, mais cela répond trop aux clichés de ce type d’affrontement. Surtout que les protagonistes ne brillent pas par leur singularité. Brad et Lukeétant prévisibles à souhait.
La conclusion ne traîne pas en longueur et on arrive rapidement à l’épilogue. Ce dernier remplit son rôle mais manque un peu de panache. J’ai été également un peu déçu par le manque de considération de certains personnages secondaires croisés au cours de ce périple. Le mangaka ne prend pas le temps de s’appesantir sur eux et de nous en dire plus sur ce qu’ils deviennent. De ce point de vue là, il y a un petit goût d’inachevé.
Une des grandes forces de ce Green Blood réside dans le graphisme. Clairement le travail de Masasumi Kakizaki est magnifique. C’est vraiment de toute beauté. Son trait est précis, riche en détails et très immersif. Surtout que sa mise en scène est excellente aussi. Il y a une vraie patte graphique avec ce manga, une vraie ambiance qui contribue grandement à booster le récit. Vraiment je suis fan de son trait !
Pour conclure, Green Blood – tome 5 de Masasumi Kakizaki aura été à l’image de la série à savoir diablement efficace, très plaisant à lire mais manquant singulièrement de prises de risque. Le sujet avait une bonne base, le quartier des Five Points regorgeait de possibilités, mais finalement le mangaka a choisi la voie d’un western plus classique. Il en a emprunté les codes et les poncifs, et il nous le prouve encore avec cette conclusion. Certains rebondissements sont un peu convenus et prévisibles, la conclusion un peu simple mais ça fait le boulot. Comprendre par là, que ça conclue Green Blood de façon satisfaisante à défaut d’être enthousiasmante. Green Blood restera un bon petit titre, très plaisant graphiquement, et avec une histoire efficace.
Et vous qu’avez-vous pensé de la série ? La conclusion est-elle à la hauteur ?