Je n’ai jamais apprécié réellement Übel Blatt. Peut-être est-ce à cause du sexe inutile du premier volume mais je n’ai jamais cherché à aller plus loin. Ce qui est bizarre en vue de mes goûts. Peut-être qu’à défaut de lui laisser une chance dans le futur, Zelphy arrivera à me faire apprécier les œuvres de son auteur Etorouji SHIONO. Sur le synopsis, cela semble plutôt intéressant : imaginez des vaisseaux de guerre, des puissances militaires qui s’affrontent, des pirates de l’espace, de nouvelles planètes à découvrir ainsi que des monstres colossaux. Oui, sur le papier, ça donne envie. En vrai, un petit peu moins.
Graphiquement, on retrouve une qualité jumelle à celle d’Übel Blatt : C’est beau, c’est propre et ça se regarde sans difficultés. Il n’y a que peu à redire sauf sur les poitrines des demoiselles mais qui serais-je pour me plaindre de la sorte ? Jeton-nous ans l’oeil du cyclone et parlons donc de l’histoire de Zelphy. L’histoire d’un prince déchu ayant perdu son royaume et devenu plombier de l’espace, cela pouvait devenir une bonne base pour une aventure à travers le système solaire. Problème majeur : Le souci réside principalement dans les personnages : ils sont tous assez clichés et malheureusement peu attachants. Que ça soit notre héros Lysja, jeune adulte au corps juvénile mais aux pouvoirs cachés, Enoc, la fameuse mascotte chat capable de parler avec une sombre histoire, Alvera la justicière zélée et qui fera tout pour gravir les échelons militaires ou alors Pico Pico, la boîte de conserve qui ne sait dire que son nom.
Mais l’histoire dans tout ça ? On a des protagonistes, on a une ligne directrice qui consiste à former un équipage de pirates pour récupérer la planète dont est originaire Lysja et on a un titre dont on ne connaît que l’origine à la fin du second volume. Sachant qu’il n’y en a que trois, bientôt quatre, c’est un peu poussif en un sens. Attention néanmoins à ne pas trop se précipiter dans le dégoût : Zelphy déçoit. Oui, il déçoit sur quelques points : Vouloir prétendre que c’est un space opéra alors qu’il n’en donne pas l’impression est l’un de ces points. Le second serait pour les fans d’Übel Blatt qui attendaient un manga aussi prenant que ce dernier. Oh bien entendu, la différence de volumes ne permet pas d’être objectif mais tout en restant réaliste, il vaut mieux prendre Zelphy sans lui chercher de ressemblances ou liaisons avec un autre manga.
A partir de là, quand on décide de prendre Zelphy pour ce qu’il est : une comédie intergalactique, le manga passe bien plus aisément. Alvera reste plutôt drôle dans son caractère, les pirates qui s’échangent des cartes de capitaines pirates comme des enfants dans une cour de récré l’est tout autant, le terrible secret du Général Ixenis est plaisant à regarder. Bref, le plus gros reproche de ce manga, ce n’est pas lui-même mais la publicité un peu mensongère de Doki-Doki à son sujet. Nous sommes bien loin d’un Albator, Star Wars ou d’un Cobra, comme le prétend l’éditeur. Sauf si bien entendu, le troisième volume change complètement l’histoire de ce manga avec l’introduction de Zelphy. Peut-être est-ce cela au fond : une longue introduction de deux volumes.
Disponible depuis le 2 juillet 2014 aux éditions Doki-Doki. Prix : 7,50€