Récemment alors que j’étais en train de revoir Honey and Clover,bien blotti dans ma couette avec un chocolat chaud, je me suis demandé quelle était la relation entre chacun de mes anime favoris et comment ceux-ci ont réussi à me marquer au cours de leur découverte. Il est vrai que nos chinoiseries préférées nous ont tous marquées à leur manière : parfois ils nous ont transmis une vision des choses que nous n’avions pas, ont réussi à nous faire oublier rien qu’un instant qui nous sommes au travers de splendides aventures, etc. Je vais ainsi essayer de déterminer quelle relation j’entretiens avec mes cinq anime favoris (limitons-nous un peu sinon ça va être un peu longue), en revenant sur chacun. Bien sûr pour faire bien je vais parler des mes chouchous dans l’ordre où je les ai découverts afin que le tout soit le plus cohérent possible.
Je pars du principe que vous avez tous les anime dont j’ai parlé, c’est-à-dire Card Captor Sakura, The End of Evangelion, Honey and Clover, Aria et enfin La Tour au-delà des nuages. Du coup il est probable que ça spoil un petit peu, donc faîtes attention. Ah, au passage, ce qui va suivre va être fortement 3615 my life.
Card Captor Sakura est, d’aussi longtemps que je m’en souvienne, le premier anime à avoir marqué avec insistance mon imaginaire d’enfant. Lorsque j’étais gamin, je ne ratais absolument aucun épisode dès qu’il y en avait un à la télé, me retrouvant parfois à changer de chaîne comme un abruti dans l’espoir de pouvoir trouver ce que je recherchais. Pour vous dire à quel point j’étais atteint, mon jeu favoris était de prétendre être une chasseuse de carte dès lors que je trouvais un bâton assez gros dans mon jardin. Oh, et bien entendu j’étais secrètement amoureux d’elle parce qu’elle était incroyablement joli sur ma télé cathodique aux couleurs dégueulasses.
En grandissant j’ai progressivement oublié cette série, jusqu’à ce que la seule chose qui me restait de ces longues heures passées à rêver devant les aventures de Sakura ne soit que l’image d’une jeune fille ravissante chassant des monstres. Lorsque j’ai enfin eu internet sur mon ordinateur personnel à l’adolescence, je me suis en quête de retrouver cette série qui continuait de marquer malgré tout mon imaginaire. Cela n’a pas été trop difficile et je me suis retrouvé une heure après devant l’intégrale de Card Captor Sakura en streaming. Du coup j’ai commencé à regarder un épisode. Puis deux. Puis un troisième. Et avant que je ne m’en aperçoive j’avais déjà tout regardé, même les films, retombant ainsi dans le même état que celui que j’avais il y a 7-8, à la différence près que je ne me prenais plus pour une chasseuse de carte. Par contre ma passion pour Sakura n’avait pas changée. Et pire encore, j’avais maintenant envie de regarder de nouvelles séries.
C’est Card Captor Sakura qui m’a fait (re)tomber dans le monde de l’animation japonaise, en me montrant que le Japon savait produire des dessins animés au-dessus de tous ceux que j’avais pu voir dans mon enfance et je savais qu’il me restait beaucoup à découvrir. Je lisais déjà beaucoup de manga à l’époque, du coup cela ne m’a pas été trop difficile de me lancer, allant à la chasse aux recommandations dans les forums que je fréquentais alors. Et de fil en aiguille, j’ai découvert d’autres anime qui m’ont marqué, peut-être encore plus, mais une seule chose est sûr : aucun d’entre eux n’a eu l’honneur de faire naître cette flamme en moi qui à l’heure d’aujourd’hui continue de brûler. Et celle-ci ne compte pas s’éteindre de sitôt.
Lorsque l’on s’intéresse un petit peu au monde de l’animation Japonaise, il est presque obligé de regarder Neon Genesis Evangelion. Tout le monde en parlant, que ce soit en mal ou en bien. Certains crient au chef d’œuvre, tandis que d’autres pensent que tout l’anime n’est que le résultat d’une pseudo masturbation intellectuelle et artistique de la part du réalisateur. De fait nous n’avons pas vraiment le choix : il est de notre devoir de regarder cet anime pour se faire une idée. Et en ce qui me concerne, j’ai adoré. Mais vous savez ce qui m’a encore plus marqué que la série en elle-même ? Le film The End Of Evangelion qui est sans aucun doute le titre de l’animation japonaise qui aura su le plus retourner mes tripes et jouer avec mes émotions. J’avais 15 ans lorsque j’ai regardé ce film, soit un an après avoir découvert la série. Je m’étais dit que j’allais attendre un an avant de pouvoir prendre une bonne claque dans la gueule. Et bien je n’ai pas été déçu.
The End of Evangelion m’a tout d’abord montré que je n’avais bien entendu rien compris à la série lors de mon premier visionnage. En regardant le film avec un an de maturité en plus, je me suis aperçu que tous les thèmes de Evangelion m’était passés à côté. Et c’est en y repensant après, avec cette petite année en plus dans ma tête, que j’ai compris l’ampleur de ce que j’avais vu – qu’au-delà des robots géants, il y avait surtout les personnages, leurs émotions et les relations qu’ils entretiennent entre eux. Je me suis alors visionné la série une seconde fois. Puis je me suis remis le film. Et enfin j’ai passé un week-end enfermé dans ma chambre à réfléchir comme le dernier des demeurés. En écoutant CETTE chanson.
Bien entendu à l’époque je me voyais beaucoup dans le personnage de Shinji et c’est une des premières choses que j’avais compris : que ce sale gamin emmerdant était en chacun de nous, d’une manière différente, mais que la portée du personnage était universel. Tout comme les soucis qui lui arrivaient tout au long de Evangelion. Et progressivement j’ai compris qu’il en allait de même pour tous les autres personnages, qui malgré leur problèmes différents, se ressemblaient tous entre eux. C’était peut-être alors la première fois que j’envisageais l’espèce humaine sous un angle différent de celui d’un enfant, ou du moins en tout cas le sphère dans laquelle je vivais à l’époque.
Ma période post The End of Evangelion a été un moment très enrichissant de ma pré-adolescence, durant laquelle j’ai appris à voir beaucoup de choses d’une manière différente, et surtout c’est l’œuvre qui m’a montré qu’il y avait un au-delà à tout ce que j’ingurgitais en film, séries, livres, anime, etc. Une dimension qui me dépassait et que j’avais parfois beaucoup de mal à saisir. C’était LA série qui a fait de moi l’adolescent que j’étais à mon entrée au lycée ; j’étais moi-même alors totalement dépassé par la tournure des choses et les choses auxquels j’avais pensé durant mes vacances d’été. C’était comme si j’avais découvert un nouveau monde, ou du moins une nouvelle façon de percevoir celui-ci qui m’entoure. Et ça me faisait tellement de bien.
Vers la fin de ma seconde, après une rupture amoureuse banale, je me suis en quête d’un shôjo sympathique pouvant me remonter le moral après ce qui m’était arrivait. Du coup j’ai regardé pleins d’œuvres du genre, jusqu’à tomber sur un titre qui semblait faire l’unanimité auprès des connaisseurs : Honey and Clover. On m’avait dit avant de commencer de peut-être attendre quelques années, puisque l’anime était dans son ensemble assez mature et que peut-être certains aspects allaient m’échapper. Mais bon, vous me connaissez, je ne suis pas du genre à écouter les conseils : j’ai donc foncé et un week-end après, j’avais maté les deux saisons de ce qui s’est alors être avéré le meilleur shôjo que j’avais alors jamais vu et qui, pour information, n’a pas toujours été détrôner au fil de mes nombreux visionnages.
Honey and Clover est une œuvre complète à tous les niveaux parce qu’elle arrive à traiter avec une justesse folle un bon nombre de thématiques assez simples : les relations familiales, les liens avec notre famille, le fait de grandir et de passer à l’âge adulte, nos études, l’amour, etc. En deux saisons, cet anime arrive à brasser avec facilité quasiment toutes les questions qui peuvent nous tarauder lorsque nous sommes jeunes. A l’heure actuellement je continue de regarder cette série une fois par an, puisque même au bout d’environ une dizaine de fois, elle continue à m’enseigner ou bien à me montrer des choses que je ne savais pas ou bien que j’avais malencontreusement oublié.
Cette série m’a enseigné que rien n’était éternel. Parfois les choses restent comme elles sont jusqu’à la fin de notre existence, et parfois non. Et que ça, nous devons l’accepter. Il est alors de notre devoir de chérir les souvenirs qui nous sont les plus précieux, de ne jamais les oublier. Ce sont ces souvenirs qui nous font avancer petit à petit dans la vie, jusqu’à que nous réussissions à tourner la page en jetant un dernier regard nostalgique et mélancolique sur ce que nous étions, ce que nous pensions devenir et l’avenir qu’on avait envisagé. Il est de notre devoir ensuite de créer de nouveaux souvenirs que nous aurons l’occasion de chérir tout autant. Car c’est ainsi que la vie fonctionne.J’ai aussi réalisé que même si l’amour n’était pas forcément un sentiment partagé, il n’en restait pas moins la plus magnifique des sensations que nous pouvons éprouver en tant qu’être humain. Rien que le fait de tomber amoureux est une aubaine pour ce que nous sommes. Et même si parfois cela ne mène à rien, ce sentiment n’en demeure pas moins exceptionnel, puisqu’il nous permet d’avancer, de grandir, de devenir plus fort à chaque instant et d’ainsi pouvoir affronter tout ce qui se dresse en travers de notre chemin. Et qui sait ce qui peut arriver par la suite…Les vacances d’été approche. Il fait chaud. Je me sens inutile devant une chaleur aussi énorme. Cette sensation d’étouffement me pèse tellement que je décide de partir chez ma grand-mère puisqu’il fait toujours froid dans sa baraque ; du coup pour m’occuper j’embarque avec moi mon ordinateur et la première saison d’un anime appelé Aria dont on m’avait parlé avec beaucoup de passion au cours des derniers anime. Parfois on place la barre tellement haute en attendant énormément d’un anime et celui-ci nous déçoit. J’en attendais beaucoup de celui-ci et pourtant, il a été bien au-delà de mes attentes. Du coup je me suis mis à regarder les deux autres saisons, en savourant bien chaque épisode. Et c’est ainsi que Aria est devenu avec une facilité déconcertante un de mes anime favoris.
En même temps, comme voulez-vous que celui-ci ne vous marque pas ? Cet anime arrive en trois saisons à vous transporter dans un autre monde et à vous faire grandir au même rythme que son héroïne au cours de son apprentissage à Neo-Venezia. Et bien sûr tout cela en vous faisant rire, pleurer et tout un tas d’autres émotions que vous n’envisagiez pas forcément à propos d’un anime qui parle de gamines conduisant des putain de gondoles dans une Venise artificielle. Mais bien entendu, ce que tout le monde je pense à surtout adoré dans Aria c’est la manière que la série a de vous présenter la vie et surtout le monde qui t’entoure à chaque instant. C’est en regardant cette série que j’ai compris qu’il fallait vraiment que je savoure chaque instant de ma vie, qu’il ne fallait pas forcément que j’hésite parfois à prendre mon temps afin d’inspecter chaque détail du paysage qui m’entoure, etc. En bref, cet anime m’a appris le délicieux art de la contemplation.
Un an après je suis même allé à Venise en pèlerinage (bon d’accord on avait gagné un voyage avec ma classe) et je dois dire que je n’ai jamais pris autant mon pied en jouant mon touriste. C’est triste à dire mais j’ai vraiment pris mon pied à me croire dans le même univers que ces petites gondolières qui à chaque instant continuent de m’accompagner. Ils m’ont fait découvrir leur univers – c’est maintenant à moi de leur montrer la beauté du mien. Et j’espère que j’arrive à le faire avec autant de magie.
Eureka seveN c’est typiquement l’anime que j’avais maté en attendant à ce que ça ne me plaise pas. Je n’étais pas un grand du chara-design ou même du peu de résumés de l’intrigue que j’avais pu lire sur le net. Finalement il s’est avéré que j’étais un total idiot avec mes a-priori à la con. Mais bon, qui sait, ce sont peut-être eux qui m’ont également fait apprécier autant cette œuvre.
Alors qu’ai-je retenu de cet anime ? Eh bien quelque chose de très simple et fondamental, le fait que ALL WE NEED ISLOVE. Parfois il arrive que l’on oublie l’importance de certaines choses après avoir été trahis, abandonnés ou bien déçus. Et c’est dans ces cas que je remercie les œuvres comme Eureka seveN qui sont là pour nous rappeler avec une certaine beauté et justesse ce pour quoi nous avons de vivre.
L’histoire d’amour entre Eureka et Renton m’aura fait pleurer, rire, trembler, rêver et c’est finalement avec le un grand sourire que j’y repense, me disant que moi aussi un jour j’aurai peut-être la chance de pouvoir surfer ainsi dans les airs avec la personne qui m’est chère. D’accord il est peu probable que ça arrive, mais bon, il faut bien qu’un jour on puisse conduire des gros robots qui puissent surfer dans le ciel ? Sinon ça sert à quoi le PROGRÈS ? Quand je regarde ce que j’ai écrit, je ne me dis que je ne serais à l’heure d’aujourd’hui sans doute pas grand chose sans ces anime. Ce sont eux qui m’ont forgé, qui continuent au fur et à mesure des années à me rendre meilleur et qui feront indéniablement ce que je serai. Il y a bien d’autres titres qui m’ont enseignés des choses et d’autres, mais c’est sans aucun doute ces cinq là qui sont à l’origine de ce que je suis à l’instant présent. Et si jamais je n’avais pas vu un de ces anime, je pense que je serais radicalement différent.
Du coup si cela vous intéresse de jouer le jeu vous aussi, je serai vraiment curieux de savoir quels sont les anime qui vous ont le plus influencé au cours de votre existence. Je trouve ça plutôt cool de voir le rapport que les autres entretiennent avec leurs anime favoris et c’est plutôt enrichissant !
