Gangsta – tome 1 de Kohske

Tueurs à gage, prostitution et mafia

En ce début d’année, Glénat nous propose son nouveau seinen, répondant au nom prometteur de Gangsta. L’éditeur semble miser beaucoup sur ce nouveau titre, au travers d’une forte communication. Titre phare du Gekkan @ Comic Bunch au Japon, ce manga est assez intriguant. on pourrait bien avoir un bon petit seinenà suivre.

Mais est-ce réellement le cas ?

Gangsta – tome 1 de Kohske est édité par Glénat Manga et est disponible à la vente depuis le 01 janvier 2014.

Résumé de Gangsta 1 chez Glénat Manga

Résumé de l’éditeur :

Ergastulum est un nid de crapules où s’affairent mafieux, criminels, policiers corrompus et prostituées. Nicolas Brown, mercenaire sourd, et Worick Arcangelo, gigolo finaud, y œuvrent comme hommes à tout faire, acceptant des petits boulots sales pour le compte de divers clients. Lorsque leur route va croiser celle d’Alex, une belle prostituée, leurs habitudes vont peu à peu s’effriter et de douloureux souvenirs vont refaire surface… Car en ce monde, il existe une race mutante de surhommes appelés “twilights” et Nic est l’un d’entre eux !

Des gangstas pas si gangsters !

En ce début d’année 2014, l’éditeur Glénat Manga a pas mal mis en avant ce seinen qui s’annonce prometteur. Avec son titre, on pourrait croire qu’il s’agit d’un manga se situant dans les quartiers chauds américains, à une affaire de gang à l’américaine, avec du gunfight…

Mais au final son titre très « rap américain » n’est pas forcément révélateur du contenu. Même si on est dans un milieu criminel, on est loin du « gangsta » made in US.

On suit les pas de Nick et Warwick, deux hommes  tout faire dans une ville gangrenée par la mafia et les gangs. On découvre ces deux personnages principaux par le regard d’Alex, une prostituée recueillie par le duo. Comme elle, nous allons apprendre à les connaitre. Les deux jeunes hommes ont des personnalités radicalement différentes. Si Nick est discret, taciturne et sourd, Warwick est lui un beau parleur, charmeur et extraverti. Il est même gigolo pour boucler les fins de mois.
Ils évoluent dans une ville rongée par le criminalité, la corruption et les gangs. C’est dans cet environnement qu’évoluent Nick et Warwick, en tant qu’hommes à tout faire, mais qu’on appelle quand ça chauffe (loin d’une Gisèle Alain). Si, de prime abord ils font parti des méchants, on se rend vite compte que la situation est plus complexe que ça. Notamment avec le sauvetage d’Alex, on verra qu’ils sont plus des gentils, mais avec un passé sombre et ayant grandit dans un environnement peu propice au développement personnel heureux.
Warwick a, semble-t-il, subit un traumatisme profond jeune et Nick a le statut de « crépusculaire ». Même si on ne sait pas ce que ça signifie concrètement. On sait simplement que ça lui confère un statut particulier et craint. Ils sont probablement puissants et avec cette notion de classement, on se doute que la suite pourrait consister en des affrontements avec d’autres crépusculaires, basculant un peu plus vers le shônen.

Mais pour le moment, ce tome 1 est assez introductif et permet d’avoir une bonne idée sur le ton de ce manga. Les principaux personnages sont introduits, avec pas mal de nuances et un background qui ne demande qu’à être développé. Le trio Alex, Warwick, Nick semble bien établi, chacun avec des blessures ou un passé difficile, chacun trempant dans des activités criminelles ou illicites, mais avec un fond gentil. On voit également quelle direction pourrait prendre ce titre, notamment avec les crépusculaires et quelques révélations sur le passé commun des deux héros.

Ce Gangsta se lit très bien parce que Kohske maîtrise son sujet. Il allie, avec efficacité, humour et action, avec des personnages attachants, comme la petite Nina. Le caractère de Warwick offre des moments drôles et qui détendent. Son association avec Nick fonctionne bien, même si pour le coup, cela fait un peu trop buddy movies avec ces deux personnages que tout oppose.

L’histoire manque néanmoins d’un peu de punch. Avec un tel titre et une telle histoire, on pouvait s’imaginer quelque chose de plus survolté et violent. Là le rythme joue plus la carte de l’installation d’un univers et de personnages que celle de l’action effrénée. D’ailleurs, les aventures narrées sont plus souvent assez mineures, même si une toile de fond se dessine. La narration mélange flashbacks avec des scènes d’action mesurées dans leur violence, avec des moments plus légers de détente. Ce mélange est suffisamment bien dosé pour que la lecture se fasse aisément.

Graphiquement, le trait se veut moderne et incisif avec ses personnages élancés… Perso, j’ai beaucoup de mal avec les personnages tout en hauteur et filiforme. Mais ici ça marche bien grâce à un charadesign simple mais efficace. La mise en scène est efficace et crée un certain dynamisme. Il manque parfois d’un peu de décors et d’arrières-plans. Mais le style de Kohske est dans la mouvance moderne.

Pour conclure, Gangsta – tome 1 de Kohske est une bonne introduction pour cet univers. Les personnage sont charismatiques, semblent complexes et sont déjà attachants. Les pistes de développement sont déjà esquissées et donnent envie. Si on rajoute un style graphique dans l’air du temps, nous obtenons une bonne mise en bouche. Gangsta sera un titre à surveiller. Ma seule déception, c’est que je ne m’attendais pas à ce genre de titre. avec un nom tel que Gangsta je voyais quelque chose de plus borderline, violent et avec des gangs. là on en est loin, ce qui m’a fortement surpris au départ.
Mais cet étonnement passé, on se laisse prendre facilement dans ce récit, un poil classique, pour le moment, mais qui se lit sans déplaisir.

Et vous qu’avez-vous pensé de ce titre ? Vous êtes vous imaginé un autre type de récit ?