Le premier Devil May Cry fut une innovation célèbre du monde du jeu vidéo, prouvant qu’on pouvait aller encore plus loin qu’on l’imaginait dans la notion de classe à l’état pure. Ainsi naquit Dante, l’homme-démon aux cheveux argentés qui use des guns avec une attitude totalement géniale et des skills hallucinants. La réalisation technique impeccable et un gameplay nerveux et complet en ont fait un titre culte.
Puis vint le second volet, sorte d’énorme mollard craché à la gueule de la licence ne laissant qu’une impression de mollesse, d’ambiance insipide, de manque de charisme, et de défauts en tout genre… Le 3ème volet rattrapa magistralement la licence parait-il, mais je n’ai jamais réussi à m’y mettre. Mon engouement pour Dante s’était éteint et je n’ai pas réussi à le rallumer non plus avec la démo du 4ème opus sur PS3 qui, bien que de qualité, semblait trop dans la simple continuité du genre…

Oui bon, j’avoue, la mèche longue faisait un peu trop émo, mais ils l’ont un peu raccourci et le reste du look est bien cool !
Et ce n’est qu’en entendant les cris horrifiés des millions de fans face au nouveau Dante de Dmc que ma curiosité a enfin été à nouveau attisée. Un reboot de l’histoire, un Dante au look très différent et un côté plus petit branleur ? Ça pouvait faire peur, oui, mais ça promettait enfin du nouveau !
Fuck you, Demons !
Et c’est sur les chapeaux de roues et dans un humour et une fougue rafraîchissante que commence l’aventure ! Dante est en effet un jeune branleur, fils d’un démon et d’un ange, caché sur Terre pour avoir la paix et profiter des joies de l’alcool et du sexe. Mais le Roi des démons, occupé à dominer le monde des humains grâce au pouvoir d’un portail démoniaque voit cet électron libre comme un danger pour ses plans machiavéliques et il lance des chasseurs à ses trousses. Le temps d’enfiler un jean dans un saut plongeant au ralenti et c’est parti pour la castagne !
L’intrigue va évidemment s’approfondir un chouilla en expliquant le passé des parents de Dante, leur mort et donc les raisons de sa vie actuelle de paria. Et une mystérieuse jeune femme va permettre à notre héros de rencontrer son frère jumeau, complotant pour faire tomber le roi-démon. Une histoire plutôt simple et sans grandes prétentions, mais assez efficace pour rendre charismatiques les personnages (sauf le roi-démon qui est un peu naze, faut avouer) et permettre des scènes d’action renversantes et quelques débuts d’émotions.
Et surtout, cela va permettre d’introduire le concept des limbes, univers alternatif basé sur le monde des humains et possédant ses propres caractéristiques répondant aux impulsions des démons. Sans cesse capturé dans ce monde miroir, Dante va devoir se battre contre une faune variée, mais aussi contre le décor même qui va tout faire pour entraver sa progression. Les murs explosent, les bâtiments se brisent en milliers de morceaux de béton flottant en tous sens, et Dante va devoir user de tous ses pouvoirs pour se frayer un chemin de façon acrobatique au milieu de tout ce bordel. Un rendu visuel très original et captivant, permettant les situations les plus folles.
L’univers est rythmé par une musique hard rock plutôt sympathique et une VF assez correcte en grande partie grâce à des dialogues complètement décomplexés, reflet de l’attitude je m’en foutiste et adolescente de Dante. Provocation, insultes et autres « ta mère la pute ! » fleuris font de DmC une joyeuse anarchie visuelle et sonore.
Come Get Some !
Mais le gameplay, lui, est loin d’être aléatoire. Combinant agréablement une jouabilité simple et variée, et des combos très élaborés aux touches à rallonge, le jeu laisse le choix au joueur de jouer sans se prendre la tête ou de tenter de contrôler parfaitement les combos du personnage.
Les armes angéliques et démoniaques possèdent différentes caractéristiques qui obligeront le joueur à régulièrement en changer pour pouvoir blesser efficacement les ennemis. Une variété qui, associée à un level-design de qualité, offre un grand plaisir de jeu.
Les niveaux sont par contre un peu trop répétitifs dans leurs enjeux, posant un but assez bateau à atteindre comme simple motivation à avancer encore et toujours sans trop se poser de questions et trop peu de rebondissements ponctueront lesdites missions.
Le scénario ne sera donc développé que dans les cinématiques, ce qui laisse la part belle au combat le reste du temps, mais aussi à un côté un peu répétitif et plat. Mais rien qu’un peu, ça reste quand même très correct !
Les phases de boss quand à elles seront sur le papier assez basiques, mais bénéficient d’une ambiance et d’un environnement très charismatique ! La succube vulgaire qui crie des insanités (« je vais te dévisser la tête et te chier dans le cou ! », j’adore…), l’entité médiatique qui nous projette dans les news TV, ou encore la maîtresse du roi-démon qui nous fait participer à une espèce de grand show psychédélique dans une boite de nuit, des situations variées et un gameplay original en conséquence qui laisse de bons souvenirs.
DmC est au final à mon avis un excellent reboot, tout à fait justifié et ne trahissant absolument pas l’œuvre d’origine. En effet, si l’ensemble est complètement réinterprété visuellement et scénaristiquement, l’essence même de la licence, à savoir le fun immédiat et la classe attitude dans un univers démoniaque bien construit, est clairement au rendez-vous. Un titre à faire sans hésiter.
