C’est bien la première fois que je fais un article sur un DLC de jeu, mais un peu de rab sur un titre aussi génial que The Last of Us en vaut forcément la peine. Alors annonçons la couleur dès le début : le DLC est de la même qualité narrative et immersive que le jeu, donc ça déchire ! Comme d’habitude, je ne vais pas spoiler l’histoire du DLC, cependant, il me serait impossible d’en parler sans révéler une ou deux choses importantes du jeu d’origine, donc si vous n’avez pas encore fait l’aventure principale… mais bon sang, bougez-vous le cul et faites ce petit chef d’œuvre !…
L’histoire prend place au moment où Joel a été blessé, dans le collège universitaire. L’élipse émouvante laissée durant le jeu offre désormais des réponses claires sur ce qui s’est passé ensuite. Ce moment où Ellie ne peut plus se reposer sur les épaules de son compagnon et va devoir prendre les choses en main. Et alors qu’elle tente de trouver une trousse de secours en évitant bandits et claqueurs, elle se remémore son passé. Ces flashbacks vont nous permettre de corriger la frustration laissée à la fin de l’aventure principale où Ellie avait évoquée sa morsure avec son amie Riley, et dont le peu de détails faisait forcément trépigner. La curiosité attisée à souhait, Naughty Dog met ce passage de la vie d’Ellie en scène avec brio.

Finalement, le DLC ne fait pas doublon avec le comics American Dreams et démarre quelques temps plus tard, dans l’orphelinat militaire.
Car le passé d’Ellie signifie aussi un monde certes détruit par le Cordyceps, mais tout de même une vie bien plus posée et légère qu’avant sa rencontre avec Joel. Une insouciance teintée de sourires divers, et une amitié qui fait chaud au cœur racontée par une ballade plutôt contemplative. Une promenade, et surtout des situations et des dialogues toujours aussi brillants. Impossible de ne pas être touché par la relation entre ces deux jeunes filles, et les restes d’innocence qu’elles essaient de vivre.
Ainsi, de très nombreux moments resteront gravé dans ma mémoire, des moments dont je ne peux parler au risque de vous gâcher le plaisir de la découverte, et le personnage d’Ellie est encore intensifié dans mon esprit grâce à la pétillante Riley. Une qualité qui fait tout de même ressortir un défaut : la durée de vie un peu courte. Un peu moins de 3h suffisent pour finir le DLC, ce qui est objectivement un peu juste pour un prix de 15€. Cependant, au vu de la multitude de DLC complètement abusés qu’on peut trouver pour certains jeux, une telle qualité amenuise grandement ce ressenti. Surtout quand on se dit que Naughty Dog va se servir de cet apport financier pour enrichir et améliorer encore son prochain titre (contrairement à un certain FPS de guerre pas foutu de renouveler un moteur graphique en 10 ans, si vous voyez ce que je veux dire…), je ne tiens donc pas rigueur de ce petit défaut et n’en garderai que les qualités.
Oh, et un petit détail. Si vous êtes comme moi du genre à être saoulé par la mode des éditeurs qui vous proposent (ou imposent) de créer et lier des comptes internet, vous risquez de tiquer en voyant le message d’accueil du DLC qui vous demande de lier votre compte facebook avec des arguments étrangement faciles faisant penser à de la pub très grossière. Ne réagissez pas trop rapidement et faites confiance à Naughty Dog. S’ils font les mystérieux, c’est qu’ils ont une vraie bonne raison de le faire et vous ne serez pas déçu de les suivre dans le délire.
Je ne vais pas plus m’étendre sur le sujet, car les nombreuses qualités et les bien rares défauts sont toujours les mêmes que dans l’aventure principale, avec une amélioration simple mais jouissive en terme de gameplay : quelques situations mettront en scène Ellie, des bandits et des rôdeurs en même temps. Un terrain propice pour s’amuser à attirer les uns vers les autres et à regarder le spectacle.
Pour le reste, de la bonne ambiance, un gameplay aux petits oignons, une immersion poignante, que dire de plus ? Encore merci, Naughty Dog !
